François Legault assure qu’il n’est pas question d’augmenter le fardeau fiscal des automobilistes, même si le ministère des Transports (MTQ) s’intéresse, dans un appel d’offres, à la possibilité d’imposer une surtaxe comme celle proposée par Québec solidaire. Mais ce n’est pas exclu à long terme, prévient François Bonnardel.
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Selon les documents consultés par notre Bureau d’enquête, le MTQ souhaite étudier non pas une, mais six façons de compenser la perte éventuelle de revenus liés à la taxe sur l’essence par l’imposition, entre autres, d’une taxe sur les véhicules polluants.
Cette solution, déjà en place dans certains pays d’Europe, n’est pas sans rappeler la surtaxe mise de l’avant par Québec solidaire, que François Legault a démonisée pendant toute la campagne électorale, en la qualifiant de « taxe orange ».
Dur à avaler pour QS
En prenant connaissance des détails de cet appel d’offres dans les pages du Journal, « j’ai avalé mon café de travers et je suis tombée en bas de ma chaise », a réagi la députée solidaire Ruba Ghazal, qui voit, dans cette nouvelle, une démonstration de l’hypocrisie de François Legault.
« [Le ministre sortant de l’Environnement] Benoit Charette nous disait que ça allait faire une crise sociale », a rappelé Mme Ghazal. Pourtant, certains des scénarios que veut étudier le MTQ « vont beaucoup plus loin que ce que Québec solidaire propose », a-t-elle observé.
« Il y a eu un manque de transparence [de la part de la CAQ]. […] François Legault était-il au courant [de cet appel d’offres] ? […] Nous, on a été honnêtes et on a été courageux avec les Québécois », a soulevé Mme Ghazal.
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Le PM n’a pas changé d’idée
Invité à réagir, l’entourage du premier ministre a souligné qu’il ne s’agit que d’un appel d’offres. « Ça ne change absolument pas notre position. On l’a promis, on l’a dit, on le répète : il n’est pas question d’augmenter le fardeau fiscal des Québécois », a insisté l’attaché de presse de François Legault, Ewan Sauves.
« Il ne s’agit que de scénarios regardés par le MTQ, à long terme. Mais on exclut d’emblée d’augmenter le fardeau fiscal des Québécois », a-t-il assuré, en faisant valoir que la CAQ souhaite au contraire, remettre plus d’argent dans les poches des contribuables.
Le ministre sortant des Transports, François Bonnardel, n’exclut pas l’ajout de nouvelles taxes à long terme. Il assure toutefois qu’il n’y en aura aucune au cours du mandat qui s’amorce.
« Dans les quatre prochaines années, contrairement à la taxe orange, nous n’avons pas l’intention d’ajouter de nouvelle taxe, pas du tout, là, aucune », a-t-il insisté, sur LCN. M. Bonnardel trouve « normal et sain » que le MTQ étudie de nouveaux modes de financement.
« On se projette dans 15-20 ans en se disant : si on a un objectif de 100 % de véhicules verts en 2035, comment on va financer nos nouvelles infrastructures ? » s’est-il interrogé.
— Avec la collaboration de Gabriel Côté, Agence QMI
