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« On s’est dit “Le Qatar a tellement d’argent, profitons-en” »

« On s’est dit “Le Qatar a tellement d’argent, profitons-en” »


Jérôme Valcke, ex-secrétaire général (2007-2015) français de la Fédération internationale de football (FIFA), en 2017.

Jérôme Valcke, ex-secrétaire général (2007-2015) français de la Fédération internationale de football (FIFA), l’assure : il a été l’un des principaux « spectateurs » de l’attribution controversée, le 2 décembre 2010, de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. La candidature de l’émirat avait été préférée (14 voix contre 8) à celle des Etats-Unis. « Sans droit de vote », l’ancien dirigeant de 61 ans assure, dans un entretien au Monde, qu’il était opposé à la victoire dans les urnes du Qatar.

Suspendu par la FIFA en 2015, poursuivi en Suisse pour « soupçons de gestion déloyale multiples » dans un autre dossier, M. Valcke a été acquitté, en octobre 2020 et juin 2022, des chefs de « gestion déloyale aggravée » par le Tribunal pénal fédéral suisse sur le volet de la « villa en Sardaigne » dont il a bénéficié grâce au patron du Paris-Saint-Germain (PSG) et de BeIN Media, Nasser Al-Khelaïfi. En 2020, la FIFA avait retiré sa plainte pour corruption contre les deux hommes. M. Valcke a par ailleurs été condamné en appel à onze mois de prison avec sursis pour « corruption passive répétée » et « faux dans les titres répété » dans le cadre d’un dossier distinct, et pourrait faire appel.

En janvier, l’ex-numéro deux de la FIFA a également été entendu comme témoin par la justice française dans le cadre de l’information judiciaire ouverte, en 2019, par le Parquet national financier sur l’attribution controversée du Mondial 2022 au Qatar.

Comprenez-vous les critiques de l’opinion publique sur les droits de l’homme au Qatar, sur l’impact environnemental de la compétition et sur les questions de corruption concernant l’attribution du Mondial à ce pays ?

A mon avis, l’opinion publique de tel pays va s’intéresser à ce tournoi à mesure que son équipe nationale va gagner. Le Qatar ne sera alors plus critiqué sur le principe de l’organisation. L’opinion publique ne s’intéresse pas au processus d’attribution, douze ans après, aux stades climatisés en plein réchauffement climatique, etc. Tout cela va passer au second plan. Je suis sûr qu’une fois le trophée soulevé, le 18 décembre, tout le monde aura oublié.

Lire aussi : Vous n’avez jamais manqué une Coupe du monde, mais pour la première fois, le Mondial au Qatar vous fait hésiter ? Témoignez

Regrettez-vous d’avoir attribué en même les temps les Mondiaux 2018 à la Russie et 2022 au Qatar ?

Je voulais que l’attribution des ces deux Mondiaux soit simultanée. Les Européens étaient intéressés par l’édition 2018, et 2022 intéressait le reste du monde. En 2008, en pleine crise économique, le renouvellement des contrats m’inquiétait. L’enjeu était d’essayer d’obtenir des montants équivalents aux précédents pour les contrats de sponsoring et de droits TV.

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