Ce mercredi 5 octobre 2022, accompagnée de ses avocats, Mme Naïma Salhi-Leghlimi, ancienne députée de la wilaya de Boumerdès et présidente du Parti de l’équité et de la proclamation (PEP), s’est retrouvée face aux juges pour répondre des chefs d’accusation d’« atteinte à l’unité nationale », « incitation à la haine raciale » et « appel au meurtre ». Elle encourt une peine de deux ans de prison ferme et une amende de 50 000 dinars (360 euros). C’est la sentence requise par le procureur de la République près le Tribunal de Chéraga, à Alger.
« Nous en avions assez d’être la cible de son discours de haine et raciste envers les habitants de toute une région. Les invectives de cette femme n’ont épargné ni nos parents, ni nos martyrs, ni notre identité, ni notre culture, continuellement insultés et diffamés. Pour mettre fin à ce flot d’insultes, nous avons décidé de recourir à la justice de notre pays », explique Sofiane Dekkal, l’un des trois plaignants qui se sont constitués partie civile contre l’ex-députée.
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C’est en juin 2019 que Kader Houali et Sofiane Dekkal, deux avocats du barreau de Tizi Ouzou, ainsi que le journaliste et militant politique Salim Chaït, décident de porter plainte pour « incitation à la haine raciale » auprès du tribunal de Boumerdès, circonscription dans laquelle Naïma Salhi avait été élue députée en mai 2017. Mais la plainte avait été gelée en raison de son immunité parlementaire. Elle ne sera réactivée qu’après la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN) par le président Abdelmadjid Tebboune, en mars 2021, avant d’être orientée vers le tribunal de Chéraga, son lieu de résidence.