L’UDC a officiellement lancé mardi le référendum contre le contre-projet indirect à l’initiative pour les glaciers. A cette occasion, le parti a réitéré que ce texte « est dangereux et aggravera la crise énergétique actuelle ».
Le contre-projet indirect est « un poison pour notre économie, pour notre prospérité et un fléau pour tous les habitants de la Suisse », a indiqué le président de l’UDC Marco Chiesa devant les médias à Berne.
L’UDC a jusqu’au 19 janvier 2023 pour récolter les 50’000 signatures nécessaires, selon les indications publiées mardi dans la Feuille fédérale. Le parti avait déjà fait part de son intention de lancer le référendum après l’adoption finale du texte lors de la session d’automne.
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Pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, ce dernier prévoit des programmes de soutien pour le remplacement des chauffages polluants, l’assainissement énergétique des bâtiments et l’encouragement à l’innovation dans les entreprises.
Il a été complété avec une offensive sur le solaire qui facilitera la construction de grands parcs solaires alpins et obligera les nouvelles grandes constructions à se doter de panneaux solaires.
>> Ecouter le débat dans Forum entre Pierre-André Page, conseiller national (UDC/FR), et Elisabeth Baume-Schneider, conseillère aux Etats (PS/JU):
« Titre trompeur »
L’UDC dénonce le « titre trompeur » de la « loi fédérale sur les objectifs de la protection du climat, l’innovation et le renforcement de la sécurité énergétique » qui entérine l’objectif « zéro carbone net » d’ici 2050.
« En l’état actuel des choses, cela n’est possible que si les énergies fossiles telles que le mazout, l’essence, le diesel et le gaz sont interdites », a souligné le conseiller national et président du comité référendaire Michael Graber (VS). Le chauffage et la conduite automobile ne seraient possible qu’avec de l’électricité. Et de relever que la décarbonisation d’ici 2050 nécessiterait deux fois plus d’électricité qu’aujourd’hui.
L’UDC s’oppose au contre-projet à l’initiative pour les glaciers. [PETER SCHNEIDER – KEYSTONE]
Cela ne fera qu’accentuer la crise énergétique actuelle et exploser les prix de l’électricité et par ricochet ceux des produits du quotidien, souligne l’UDC. Aujourd’hui, la priorité n’est pas la décarbonisation mais la sécurité de l’approvisionnement en énergie électrique, a ajouté le conseiller national Pierre-André Page (FR).
Le conseiller national Christian Imark (SO) a, pour sa part, rappelé les « fausses promesses » faites au peuple lors de l’adoption de la Stratégie énergétique 2050, que l’UDC avait vainement combattue par référendum en 2017. Les partisans avaient notamment argumenté que la production d’électricité des centrales nucléaires existantes pourrait être remplacée par des énergies renouvelables en six ans. « Nous en sommes à des kilomètres », a-t-il relevé.
« Fléau sur le plan démocratique »
Pour Marco Chiesa, la loi est également un « fléau sur le plan démocratique ». Elle donne « une procuration générale » au Conseil fédéral qui pourra imposer de son propre chef des mesures telles que l’obligation d’installer des panneaux solaires ou de rénover sa maison à ses propres frais. La loi favorise ainsi « la dictature écologiste », selon le président de l’UDC. Au vu de la gravité de la situation, le peuple doit se prononcer, conclut-il.
Les initiants, qui ont retiré leur texte sous condition, rejettent eux ces accusations. Le Conseil fédéral n’obtiendra aucunement les pleins pouvoirs. Et d’accuser l’UDC de propager des fake news avant même le lancement de la campagne.
ats/vajo