Les Suissesses et les Suisses sont plus ouverts qu’attendu à des mesures de rapprochement avec l’UE qui iraient au-delà des accords bilatéraux, pour autant qu’elles soient accompagnées de garde-fous, selon une étude. Même un accord actualisé sur la libre circulation aurait des chances.
Un sondage commandé par la fondation Larix auprès de 4349 personnes de toute la Suisse et mené durant le printemps par l’Université de St-Gall révèle jeudi qu’aux yeux des Suisses, la protection de l’emploi revêt une importance centrale en vue d’un éventuel accord avec l’Union européenne.
Au sujet de la protection des salaires, les personnes interrogées se montrent davantage enclines à des compromis. Pour autant qu’ils soient clairement informés des enjeux, les Suissesses et les Suisses seraient disposés à aller plus loin que la ligne rouge qu’ils s’étaient fixée jusqu’à présent, selon la responsable de l’étude, la politologue et professeure Tina Freyburg.
Des mesures d’accompagnement proportionnées
Il s’avère que « des mesures d’accompagnement pragmatiques et proportionnées » ne seraient pas incompatibles avec la réglementation européenne. Un projet d’accord ne serait pas dépourvu de chances s’il était présenté au peuple suisse, estime Tina Freyburg.
La professeure recommande aux politiques de se concentrer d’abord sur les intérêts des Suisses et ensuite seulement de se demander comment ceux-ci pourraient être atteints lors des négociations avec l’UE.
L’adhésion à l’UE de moins en moins soutenue
La semaine dernière, une autre étude réalisée après les élections fédérales de 2019 indiquait qu’une toute petite minorité des jeunes électeurs et électrices, en baisse constante, souhaitait une adhésion de la Suisse à l’UE. Seuls 6,5% des 18-34 ans y étaient favorables.
Cette analyse de Smartvote menée tous les quatre ans à la sortie des urnes, pour laquelle 5891 interviews d’électeurs de toute la Suisse ont été décortiquées, indiquait que le soutien à l’Union européenne ne cesse de se réduire au fil des cycles quadriennaux.
Après les élections de 1995, 59,2% des jeunes de 18 à 34 ans se prononçaient pour une adhésion. Ils n’étaient plus que 31% en 2007, 9,9% en 2015 et 6,5% en 2019.
Au total, toutes catégories d’âge confondues, seul un électeur suisse sur sept, soit 15,6% des hommes et 13,4% des femmes, se disaient encore favorables à une adhésion en 2019.
La baisse de soutien concerne toutes les catégories d’âge. Ainsi, seul un senior de 65 ans et plus sur cinq (20,5%) se prononçait pour l’UE en 2019, contre 47,9% en 1999. Chez les 50 à 64 ans, l’adhésion était souhaitée en 2019 par 18,3% des personnes interrogées, et par 11,5% chez les 35 à 49 ans.
>> Le débat sur l’UE dans Forum entre Thomas Bruchez, vice-président de la Jeunesse socialiste suisse, et Chantal Tauxe, vice-présidente du Mouvement Européen Suisse:
boi avec ats