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Les prix des billets d’avion explosent mais les compagnies font le plein pour l’été

Les prix des billets d'avion explosent mais les compagnies font le plein pour l'été



Le prix des billets d’avion continue de connaître une hausse, suite à la crise sanitaire. Certaines compagnies, qui n’ont pas encore rétabli leurs capacités, et les difficultés d’Airbus et de Boeing pour livrer les appareils neufs dans les délais, n’empêchent pas les clients de revenir encore plus nombreux qu’en 2022. Selon les statistiques du ministère de la Transition écologique, le prix des billets en France a grimpé de 23,6% sur un an au premier trimestre 2023. Cette hausse s’explique majoritairement par l’explosion du coût des hydrocarbures provoqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, car le kérosène représente environ 30% des coûts des transporteurs. Le PDG d’Easyjet, Johan Lundgren, explique que « à cause de la hausse du pétrole de 71% d’une année sur l’autre, notre tarif moyen a augmenté de 31% ». D’autres facteurs viennent également entrer en ligne de compte, telles que « l’augmentation très forte des coûts de maintenance » liée à la raréfaction de certains métaux et aux chaînes logistiques perturbées évoquées par Marc Rochet, patron des compagnies Air Caraïbes et French Bee. Il mentionne également les répercussions des hausses de salaires consenties dans le secteur.

Cependant, malgré la hausse des prix, la demande des clients ne montre aucun signe d’affaiblissement. Les clients recherchent toutefois le meilleur rapport qualité-prix, selon M. Lundgren. Même constat pour Nicolas Henin, Directeur général adjoint de Transavia France qui confirme que « les tendances de réservation sont très dynamiques. Sur le mois de mai, on est à peu près à 30% de passagers en plus par rapport à l’année dernière. Tous les ponts, 1er-Mai et 8 mai, tombent un lundi, ce qui est très propice à de longs week-ends ». Pour lui, « les gens sanctuarisent ce budget et continuent à vouloir voyager ». Les avions de Transavia pour la Grèce, l’une de ses destinations privilégiées, affichent un taux de remplissage de 60%.

Après avoir eu tendance à réserver très tard pendant la pandémie, les voyageurs reprennent peu à peu leurs comportements antérieurs, prenant par exemple leurs billets cinq mois à l’avance pour les long-courriers, selon M. Rochet. Pascal Fabre, spécialiste du domaine chez AlixPartners, déclare que ce sont de bonnes nouvelles pour le secteur aérien, qui après avoir traversé le cauchemar du Covid-19, est en très bonne forme, en plein rebond. Les compagnies ont ainsi pour beaucoup réalisé des chiffres d’affaires supérieurs en 2022 à ce qu’ils étaient avant la crise, bien que la capacité reste en-deçà.

Cependant, il y a des craintes en ce qui concerne la saturation des aéroports à l’approche de la haute saison, d’autant plus que les aéroports européens ont connu un avant-goût de cette situation en mars, à cause de la grève des contrôleurs aériens français. Les dirigeants du secteur aérien sont échaudés par cette expérience et craignent un retour de la saturation du ciel européen lors de la haute saison. Malgré ces incertitudes, le secteur aérien continue de rebondir après la crise sanitaire.

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