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les maires demandent au gouvernement des mesures d’urgence pour une île « au bord de la guerre civile »

les maires demandent au gouvernement des mesures d’urgence pour une île « au bord de la guerre civile »


Le maire de Mamoudzou, la plus grande ville de Mayotte, adresse « un message de solidarité » à la famille de Lola, la collégienne de 12 ans agressée à Paris, dont la mort suscite une grande émotion dans la capitale. Pourquoi ? « Parce qu’à Mamoudzou c’est quasiment devenu mon quotidien de présenter des condoléances aux familles victimes de violence », compatit Ambdilwahedou Soumaila.

Onze des dix-sept maires de Mayotte, accompagnés de parlementaires et de conseillers départementaux, sont venus à Paris, mardi 18 octobre, pour exiger du gouvernement des mesures plus importantes face à la dangereuse dégradation de la situation sécuritaire dans leur île. Ils doivent rencontrer, mercredi, les présidents des deux assemblées, ainsi que le ministre des outre-mer, Gérald Darmanin, et son ministre délégué, Jean-François Carenco.

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Le département français de l’océan Indien est submergé par la violence et par l’immigration clandestine venue des Comores voisines, au point, selon M. Soumaila, de se trouver désormais « au bord de la guerre civile ». Les 14 et 15 septembre, une journée « île morte » avait été décidée dans les services publics pour alerter sur les conditions de la rentrée, des bus scolaires étant régulièrement caillassés, et de nombreux écoliers, menacés.

« La France doit protéger ses citoyens »

Accueillis par David Lisnard, le président (Les Républicains) de l’Association des maires de France, les Mahorais ont décrit, mardi, une insécurité qui est montée d’un cran au cours des derniers mois. « Plus d’un Mahorais sur deux se sent en insécurité, souligne Madi Madi Souf, président de l’Association des maires de Mayotte, et élu de Pamandzi. Nous exigeons que l’indifférence et le mépris cessent. La France doit protéger ses citoyens. »

La violence dans le département fait l’objet d’une « sous-évaluation structurelle » dans les données officielles, avait souligné le Sénat dans un rapport de 2021. Le taux de coups et de blessures volontaires est estimé au double de celui de l’Hexagone. Et quatre fois plus de ménages se disent victimes de vols avec effraction, selon une enquête de victimation de l’Insee, qui parlait, à la fin de 2021, d’« atteintes aux biens hors normes ».

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Gérald Darmanin, qui avait visité l’île en août, a promis d’y revenir lors des prochains mois. Le gouvernement a déjà annoncé quatre brigades de gendarmerie supplémentaires (cinquante hommes), mais, outre qu’il faudra douze à dix-huit mois pour les recruter, il n’y a pas de casernement pour les loger.

M. Madi Souf demande que soit concrétisée plus vite une autre promesse, celle d’un second centre pénitentiaire. Il espère aussi la création d’une cour d’appel, des moyens de contrôle des frontières (drones, renforts policiers, navires militaires), et la fin des titres de séjour « territorialisés » délivrés par la préfecture. Ceux-ci « font qu’une population de plusieurs dizaines de milliers d’étrangers régularisés est maintenue sur notre petit territoire de 374 km2 », note-t-il, alors que Mayotte manque déjà de tout : écoles, routes, eau.

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