ÉDITORIAL – Mali, Burkina, Guinée… Il y a deux ans, l’Afrique de l’Ouest, que l’on pensait suffisamment engagée sur la voie de la démocratie après de très nombreuses alternances et des élections devenues la routine, renouait subitement avec le temps des colonels et des coups d’État. Premier épisode au Mali, le 18 août 2020, avec la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta. Le 5 septembre 2021, en Guinée, c’est le tour d’Alpha Condé. Et, enfin, le 24 janvier 2022, au Burkina, celui de Roch Marc Christian Kaboré. La Guinée-Bissau, elle, a échappé de peu au même sort.
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Ces putschs, qualifiés un peu vite de « coups d’État nouvelle génération », alors qu’ils ressemblaient furieusement à ceux qui ont émaillé l’histoire contemporaine africaine entre les années 1960 et le début des années 1990, avaient pour objectif supposé, selon leurs auteurs, de rectifier une situation de crise imputée aux dérives de pouvoirs issus des urnes.