Le verbe « boycotter » a été désigné « mot romand de l’année » par un jury de la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW). Un mot « représentatif » de la population romande, selon le jury, alors que les autres régions linguistiques ont choisi des mots en lien avec la pénurie.
Après le pronom « iel » en 2021, le choix de cette année s’annonce bien plus consensuel. « Boycotter », soit refuser de prendre part à quelque chose, a été désigné par un jury parmi une liste de mots les plus utilisés dans la presse romande – basée sur un corpus de 680’000 textes – ainsi que d’autres proposés par le public. Il s’impose face à « sobriété » et « souffle », selon la ZHAW. C’est la première fois qu’un verbe est sélectionné.
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Le mot n’est pas nouveau, mais on l’utilise maintenant dans de nombreux domaines, en raison notamment de l’essor et l’omniprésence des réseaux sociaux. Et malgré le contexte dans lequel ce choix est arrêté, celui-ci ne fait pas uniquement référence à la Coupe du monde au Qatar, a précisé le jury. Le mot peut concerner plusieurs domaines politiques de la vie des Romandes et des Romands et touche tous les milieux sociaux, estime-t-il.
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Une connotation optimiste
Contrairement aux trois autres régions linguistiques du pays, qui ont toutes choisi des mots en lien avec la pénurie, le jury romand a préféré ce verbe parce que sa fréquence d’utilisation est nettement supérieure à celle des années précédentes.
Par ailleurs, ce choix traduit également une volonté de sélectionner un mot à la connotation plus optimiste, précise la chanteuse Phanee de Pool, membre de ce jury.
>> Les précisions de Phanee de Pool dans La Matinale:
Poser la question de l’efficacité
Pour le président du jury Nicolas Pépin, enseignant de français à l’Université des sciences appliquées de Winthertour, ce mot est bel et bien représentatif de la population romande. Car l’action de boycotter « réunit des catégories de personnes qui a priori n’agiraient pas ensemble », estime le linguiste.
En choisissant le verbe boycotter comme mot de l’année, le jury pose aussi la question de savoir si une action passive, dont on attend qu’elle produise des résultats, peut réellement être couronnée de succès, écrit la ZHAW.
Placé en deuxième position, le terme « sobriété » – qui a pendant longtemps renvoyé presque exclusivement au fait de ne pas consommer d’alcool – a pris aujourd’hui une place bien plus importante dans notre vocabulaire, principalement en raison des enjeux environnementaux. Enfin, en plaçant le mot « souffle » en 3e position, le jury a fait le choix d’une métaphore en référence à la fin d’une pandémie qui a « asphyxié nos sociétés durant deux ans », procurant « une bouffée d’air frais pour de nombreuses personnes et secteurs d’activité ».
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mcm/jop avec ats