Concilier vie politique et vie familiale peut s’avérer difficile lorsque l’on évolue dans les plus hautes sphères du pouvoir. Les conseillers d’Etat Jacques Gerber (PLR/JU) et Rebecca Ruiz (PS/VD) confient dans le 19h30 leur manière de gérer cet équilibre.
Jacques Gerber est père de quatre enfants adolescents. Rebecca Ruiz, elle, est mère de deux filles de 9 et 5 ans. Tous deux ont un agenda minuté, qui exige beaucoup d’organisation et de discipline, ainsi que des sacrifices.
« Je n’accepte jamais d’invitations le soir ou le week-end, parce que sinon je ne vois pas mes enfants », explique la Vaudoise Rebecca Ruiz dans le 19h30. « J’essaie toujours d’être là pour le repas du soir avec mes enfants. Puis, quand elles sont au lit, je reprends mon ordinateur et je travaille jusqu’à tard. »
Attentes de la population
En plus de leur agenda débordant, les élus doivent aussi prendre en compte l’image qu’ils reflètent lorsqu’ils s’accordent du temps privé. « Libérer deux ou trois heures un mercredi après-midi d’été pour aller à la piscine avec ses enfants, même si on a commencé à quatre heures du matin et qu’on travaillera jusqu’à minuit-une heure, les gens se demanderont vite ce que fait ici un représentant de l’exécutif », explique Jacques Gerber.
A l’étranger, les exemples de conciliation entre vie politique et vie de famille se multiplient. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen n’hésite pas à se montrer avec ses sept enfants. Jacinda Ardern, première ministre néo-zélandaise, est de son côté devenue mère en cours de mandat.
Agrandir les exécutifs?
En Suisse, gouverner semble toujours difficilement compatible avec le fait d’avoir un enfant en bas âge. « Plus il y aura des jeunes femmes et hommes qui accèdent à ces responsabilités dans des exécutifs, plus la compréhension sera importante, avec je l’espère des changements pour les générations futures », souffle Rebecca Ruiz.
Faudrait-il augmenter le nombre d’élus dans les exécutifs pour leur laisser davantage de temps dans leur vie privée? Jacques Gerber estime que cette idée fait sens, même au niveau suprême: « On voit l’augmentation du nombre de conseillers fédéraux à travers le prisme des partis, des régions linguistiques… Pourquoi ne pas le voir dans un meilleur équilibre vie professionnelle vie privée? »
Valérie Gillioz/asch