Après deux ans de mise en veille forcée, la campagne d’Octobre rose est relancée pour encourager les femmes à se faire dépister contre le cancer du sein. Cependant, des voix s’élèvent depuis quelques années pour dénoncer le risque de surdiagnostic.
L’objectif de la campagne est de détecter la maladie le plus rapidement possible afin d’éviter le développement de métastases. Il est estimé que le cancer du sein est responsable de 1400 décès par an alors que 7000 femmes sont diagnostiquées chaque année.
Le taux de mortalité reste stable ces dernières années, malgré une nette augmentation du nombre de cas enregistrés grâce aux progrès techniques de la médecine. De plus en plus de cancers bénins sont ainsi détectés et traités alors qu’ils ne se seraient pas développés.
« Efficacité bien moindre »
Cécile Bour, radiologue en France, remet en cause le bien-fondé de cet examen systématique, dont « l’efficacité bien moindre » ne permet pas « une réduction en termes de mortalité ». La médecin dénonce également les risques « dont on ne parle pas aux femmes » concernant le surdiagnostic, dont « l’irradiation ».
Des études, actuellement menées aux Etats-Unis et dans les pays nordiques, suivent des patientes non-traitées après un dépistage positif afin de mieux évaluer le taux de mortalité.
« Décision éclairée »
Jean-Luc Bulliard, à la tête du secteur maladies chroniques à Unisanté, estime qu' »entre 1 et 10% de l’ensemble des cancers du sein » sont « peu agressifs, voire pas agressifs du tout ».
Le spécialiste souligne cependant que les programmes d’information en Suisse présentent de manière « la plus objective et complète possible » les avantages et les inconvénients du dépistage « afin que 100% des femmes puissent prendre une décision éclairée ».
Dans la majorité des cas, le traitement précoce du cancer du sein a quand même démontré son efficacité pour éviter les issues fatales.
si/mera