Malgré la Coupe du Monde, malgré les vacances de la Toussaint, LCI a réalisé en novembre sa meilleure audience – passant en un an de 1,1% à 2% de part de marché – confirmant sa percée à bas bruit depuis quelques mois. Globalement, il est vrai, l’appétence pour l’info en continu progresse: 640.000 spectateurs en moyenne pour les quatre chaînes cumulées (BFMTV, CNews, LCI, France Info) contre 576.000 il y a un an. Ce chiffre semble faible car beaucoup de spectateurs passent sur ces chaînes mais restent peu de temps.
L’actu au service d’une ligne éditoriale plus claire
« C’est un fait majeur, relève Fabien Namias, directeur général adjoint de la LCI. D’autant plus notable que la croissance d’un segment audiovisuel n’est pas si fréquente. Cela ne me surprend pas, car aux Etats-Unis, les chaînes d’info contrairement aux networks ont conquis des parts d’audience. On observe le même phénomène en Grande-Bretagne. » Pour preuve, le directeur général prend l’exemple du 24 novembre dernier: « un jour sans événement particulier. Et pourtant, l’audience était très forte. La nôtre était le double de celle réalisée le même jeudi de la même semaine, l’an dernier. »
Même si BFMTV reste le leader incontesté, quoiqu’en baisse (2,7% de part d’audience sur un an), LCI est celle qui bénéficie le plus de cette croissance globale. Une surprise, car la chaîne a longtemps été à la peine. Née la première des quatre, en 1994, elle n’était accessible jusqu’en 2016 que sur abonnement. En devenant – la dernière – une chaîne gratuite de la TNT à cette date, elle s’est retrouvée face à une concurrence très vive. Avec un handicap: elle occupe le canal 26. Autant dire qu’on ne tombe pas dessus par hasard…
Mais l’actualité des derniers mois lui a permis d’affirmer une ligne éditoriale plus claire. En fait, LCI a retrouvé son sillon initial: l’actualité internationale. Depuis le 24 février, début de la guerre en Ukraine, et hors scrutin présidentiel, « l’international occupe treize à quatorze heures sur nos dix-huit heures quotidiennes de direct », explique Fabien Namias.
Pas que du débats
La chaîne peut marier les éclairages d’experts en plateau avec les reportages sur le terrain car elle profite de la puissance de sa maison mère TF1 qui, depuis le début de la guerre, a envoyé quarante équipes en Ukraine. Parmi ses points forts, LCI fait un travail quotidien de décryptage de la propagande russe dans les émissions de David Pujadas (18-20h) et d’Eric Brunet (22h). « Entre 18 heures à minuit, nous sommes désormais les premiers et sommes en train de faire de même de 15h à minuit, c’est une position qui n’était pas du tout la nôtre, dit Fabien Namias. On ne prend pas cinquante actualités différentes par jour, on choisit deux ou trois sujets dans les domaines politique, économique ou international. Et on creuse. »
Sollicité de toutes parts, c’est là que Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, s’est exprimé le 17 novembre dans l’émission de Ruth Elkrief (183.000 spectateurs en moyenne mais 1,9 million ont zappé dessus). Cette progression permet à LCI de clore 2022 sur « un résultat opérationnel supérieur à celui escompté ». Même si la chaîne restera dans le rouge.