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Au Kenya, lancement du « fonds des débrouillards », mesure phare du nouveau président

Au Kenya, lancement du « fonds des débrouillards », mesure phare du nouveau président


Le président du Kenya, William Ruto, à Nairobi, le 28 septembre 2022.

Le président du Kenya, William Ruto, a officiellement lancé mercredi 30 novembre son « fonds des débrouillards », mesure phare de sa campagne censée permettre l’accès des plus pauvres au crédit et relancer « par le bas » l’économie de ce pays d’Afrique de l’Est.

Le chef de l’Etat, qui s’est présenté durant la campagne à la présidentielle du 9 août comme le héraut des « débrouillards » (« hustlers ») du petit peuple, a inauguré le premier volet de son programme : des prêts personnels à un taux de 8 % pouvant aller jusqu’à 50 000 shillings (quelque 400 euros), accessibles à tout Kényan majeur disposant d’une application de transfert d’argent par téléphone mobile.

Doté d’un montant total de 50 milliards de shillings (environ 400 millions d’euros) sur cinq ans, le « fonds des débrouillards » comprendra trois autres volets : microcrédit (disponible d’ici fin janvier 2023), prêts aux PME (d’ici fin mars 2023) et prêts aux start-up (d’ici fin mai 2023).

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« Avec ce programme, le gouvernement s’engage à créer pour des millions de personnes au bas de notre pyramide économique des opportunités de progresser et de réaliser leurs aspirations », a déclaré le président kényan. « Un crédit plus abordable renforcera la confiance des emprunteurs et injectera des sommes importantes dans l’activité productive dans toute l’économie », a-t-il poursuivi.

Ce fonds obligera par ailleurs les emprunteurs à ouvrir un compte d’épargne, 5 % du montant du prêt souscrit étant automatiquement versé dans un plan d’épargne personnel que le gouvernement abondera pour un maximum de 6 000 shillings par an (quelque 45 euros).

Locomotive économique de l’Afrique de l’Est

Depuis son investiture en septembre, le président Ruto peine à mettre en œuvre ses promesses de campagne dans un pays aux prises avec une sécheresse historique, une hausse du coût de la vie et une lourde dette de 70 milliards de dollars. Il a réduit les coûteuses subventions sur certains produits alimentaires et sur les carburants instaurées par son prédécesseur Uhuru Kenyatta et s’est aussi engagé à rendre plus progressif l’impôt sur le revenu pour tenter de réduire les inégalités.

Avec ses 50 millions d’habitants, Le Kenya est la locomotive économique de l’Afrique de l’Est, mais un tiers de sa population vit sous le seuil de pauvreté. L’inflation a atteint officiellement 9,6 % en octobre, son plus haut depuis plus de cinq ans, alors que le shilling a dévissé face au dollar (122 shillings pour un dollar).

Les prix des produits de première nécessité et de l’énergie ont explosé ces derniers mois en raison notamment de la guerre en Ukraine et le chômage reste un problème majeur, notamment chez les jeunes.

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Le Monde avec AFP

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