À la veille du 24 février, date anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Assemblée générale des Nations unies a exigé jeudi un retrait immédiat des troupes russes, appelant à une paix juste et durable. La résolution, non contraignante, a recueilli 141 voix pour, sept contre et 32 pays se sont abstenus, dont la Chine, l’Inde et l’Iran, sur les 193 États membres des Nations unies.
Selon le Washington Post, les résultats de vote sont légèrement inférieurs à ceux de la précédente résolution sur le sujet en octobre 2022, qui dénonçait l’annexion de plusieurs territoires ukrainiens par la Russie avec l’accord de 143 pays (cinq contre). Depuis mercredi, les représentants de dizaines de pays ont défilé à la tribune de l’Assemblée générale pour soutenir l’Ukraine, puisque la Russie utilise son droit de véto pour empêcher toute action au Conseil de sécurité.
La résolution réaffirme l’attachement à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et exige que la Russie retire immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire ukrainien à l’intérieur des frontières internationalement reconnues du pays. Elle appelle également à une cessation des hostilités et souligne la nécessité de parvenir, dans les meilleurs délais, à une paix globale, juste et durable en Ukraine conformément aux principes de la Charte des Nations unies.
Même si de telles résolutions sont non contraignantes, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a défendu jeudi qu’il s’agit d’un reflet des préoccupations de la communauté internationale. La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a mis en garde que la Russie ne montre aucun désir pour la paix, ne connaissant de paix que celle du silence, des morts, et des ruines. Son homologue allemande Annalena Baerbock a déclaré qu’avec sa politique de guerre, la Russie est tout aussi isolée qu’il y a un an, ajoutant qu’il y avait déjà un plan de paix : la Charte des Nations unies.
L’ambassadeur russe à l’ONU Vassili Nebenzia s’en est, comme à son habitude, pris aux Occidentaux, les accusant d’être prêts à plonger le monde entier dans les abysses de la guerre, tout à leur désir d’infliger une défaite à la Russie. La Chine, qui s’est une nouvelle fois abstenue, a présenté vendredi un document en douze points visant à encourager le dialogue entre les deux belligérants et le ministère chinois des Affaires étrangères y réaffirme également que l’arme nucléaire ne doit pas être utilisée. Pékin entend ainsi se poser en pacificateur, au moment où Volodymyr Zelensky demande à discuter directement avec le gouvernement chinois.
La note dissidente de la Hongrie, qui a donné son vote à la résolution mais qui s’est distanciée dans son discours de la position européenne unitaire, adoptant une position qui ressemble à celle de Moscou, a terni quelque peu l’effort diplomatique. La Russie a travaillé dur pour tenter de mettre fin à son isolement, accusant l’Occident de déverser des armes dans la région et pointant la crise alimentaire aggravée par les sanctions occidentales. Cependant, les alliés de l’Ukraine ont multiplié les consultations et insisté sur la volonté de l’Ukraine de rechercher le dialogue, tout en persuadant Kiev d’