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L’alpiniste Marion Poitevin, porte-voix des femmes en montagne

L’alpiniste Marion Poitevin, porte-voix des femmes en montagne


Marion Poitevin, lors de l’ascension de la dent du Géant, dans le massif du Mont-Blanc.

En montagne, le danger peut surgir n’importe où, n’importe quand. La disparition, mercredi 28 septembre, au Népal, de l’aventurière américaine Hilaree Nelson en a apporté une nouvelle fois la triste preuve. L’alpiniste française Marion Poitevin, 37 ans, a bien conscience de ces risques : « Je me suis toujours dit, il ne faut pas que je meurs en montagne, explique-t-elle. Il faut que je puisse rapporter ce que j’ai vécu, je suis la seule à pouvoir témoigner. »

Raconter son histoire, celle d’une jeune fille qui a réussi, non sans mal, à s’imposer dans un milieu dominé par les hommes depuis des décennie,s voire des siècles, Marion Poitevin y a souvent pensé. Elle vient de passer à l’acte en publiant Briser le plafond de glace. Une pionnière en alpinisme (Editions Guérin-Paulsen, 200 pages, 25 euros).

Lire aussi : La disparition de l’Américaine Hilaree Nelson, légende de l’alpinisme

Dans ce livre, Marion Poitevin liste les nombreux obstacles auxquels elle a été confrontée

Dans ce livre, motivée par l’envie d’expliquer en détail « ce métier de dingue » et d’encourager d’autres femmes à suivre sa voie, Marion Poitevin retrace son parcours hors du commun. Et liste les nombreux obstacles auxquels elle a été confrontée. En alpinisme, elle a multiplié les « premières » : première femme admise au groupe militaire de haute montagne (GMHM) – l’équipe d’alpinisme d’élite de l’armée de terre – ; première instructrice à l’Ecole militaire de haute montagne (EMHM) ; première femme CRS montagne… Mais, longtemps, la grimpeuse aux cheveux bruns et à la silhouette musclée a aussi eu la sensation d’être une « Vénusienne sur Mars », une exception qu’elle aimerait ne plus être.

Née à Nancy, Marion Poitevin grandit à La Roche-sur-Foron, en Haute-Savoie. Infatigable, elle passe ses journées à grimper, skier, pédaler. Sur les murs de sa chambre, des posters de grimpeurs, comme les Américains Lynn Hill et Chris Sharma. Dès l’adolescence, casque, piolets et crampons sont ses meilleurs alliés. A 15 ans, elle réalise sa première course en haute montagne avec son père, professeur d’EPS. Sur la pointe Isabelle (3 761 mètres), dans le massif du Mont-Blanc, elle découvre la fragilité du souffle en altitude et s’émerveille devant le lever du soleil sur le glacier. Là-haut, elle se sent « libre et forte ». Alors qu’en bas, elle « trouve difficilement [sa] place en tant que femme ».

A la maison, sa mère, kayakiste et professeur des écoles, représente « un modèle féminin sportif et mentalement engagé ». Le paternel, lui, ne fait pas de différence de traitement entre Marion et son frère, d’un an son cadet. Mais, au collège, elle se rend compte des inégalités liées au genre. « Que tu sois grande, petite, entraînée ou pas, on considère que tu es moins forte et ton barème d’évaluation sera moins élevé. Il m’a fallu du temps pour comprendre le message derrière cette différence de notation entre fille et garçon », explique Marion Poitevin.

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