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En demi-finale, l’équipe de France a semblé bien démunie face à la précision chirurgicale de la capitaine allemande Alexandra Popp. Auteure de deux buts, l’attaquante a propulsé sa sélection jusqu’en finale. Joueuse expérimentée, elle participe pourtant à son premier Euro après une série de blessures.
Face au but, Alexandra Popp ne tremble que rarement. La capitaine allemande en a encore fait l’incroyable démonstration, mercredi 27 juillet, en demi-finale de l’Euro face à la France (2-1). Par deux fois, l’attaquante a crucifié la défense tricolore et permis à son équipe d’obtenir son billet pour Wembley.
« La folie Popp » a titré le quotidien allemand Bild, au lendemain de son doublé. D’une frappe puissante et d’une tête rageuse, « Poppi », son surnom en Allemagne, a propulsé la Frauen-Nationalmannschaft en finale contre l’Angleterre.
La gardienne française Pauline Peyraud-Magnin n’a rien pu faire quand l’attaquante de Wolfsburg a surgi devant Ève Périsset pour catapulter le ballon au fond de ses filets (40e, 1-0). Après l’égalisation des Bleues à la 44e minute, elle a de nouveau puni ses adversaires d’une tête rageuse (76e, 1-0).
Malgré cette prestation individuelle de grande classe, Alexandra Popp a avant tout rendu hommage à ses coéquipières. « Je vais vous décevoir mais c’est l’équipe qui compte. Si je ne reçois pas les passes décisives, je ne peux pas marquer », a-t-elle expliqué avec modestie. « Je suis redevenue dangereuse après avoir été longtemps éloignée par toutes ces blessures. »
Une série de blessures
L’intenable attaquante a en effet enchaîné les rendez-vous manqués. À 31 ans, elle joue seulement sa première grande compétition européenne. En 2013, une blessure à une cheville l’avait obligée à regarder de loin ses coéquipières devenir championnes d’Europe pour la 6e fois de suite et la dernière à ce jour. Quatre ans plus tard, c’était cette fois-ci un ménisque récalcitrant qui l’avait fait renoncer à la compétition aux Pays-Bas, achevée sur une défaite en quart de finale contre le Danemark (2-1).
L’an dernier, elle s’était aussi déchiré un cartilage d’un genou. Si l’Euro n’avait pas été reporté d’un an en raison du Covid-19, elle aurait été contrainte au forfait sur blessure. Au début de l’année, encore, elle avait dû observer une nouvelle période de repos en raison d’une rechute, alors qu’elle pensait être sortie du tunnel.
Lorsque Martina Voss-Tecklenburg l’a rappelée, en avril, pour un match éliminatoire pour le Mondial-2023 contre le Portugal, l’émotion a pris le dessus. « Je ne pleure pas souvent, mais à (la fin du match), quelques larmes ont coulé sur mes joues », a-t-elle admis après être entrée à l’heure de jeu, presque un an jour pour jour après sa dernière sélection.
Car à 31 ans, même si elle a déjà gagné un titre olympique avec sa sélection en 2016, elle sait que c’est peut-être sa dernière chance de gloire à l’Euro. « Le fait est, évidemment, que je ne suis plus de toute première jeunesse. Je ne sais pas si ce sera la dernière (compétition) ou si je continuerai. Mais ce n’est vraiment pas le moment d’y penser et de prendre une décision. Ce qui compte pour moi, c’est ici et maintenant », a-t-elle expliqué à la radio Deutsche Welle après un carton plein lors du premier tour marqué par un but à chaque rencontre.
Une soigneuse d’animaux
En club, Alexandra Popp a déjà une armoire à trophées bien remplie. Elle a remporté trois Ligues des champions, six championnats et huit coupes d’Allemagne. Un succès sportif et une sérénité sur le terrain qu’elle tire en partie de sa passion pour les animaux.
Comme l’explique So Foot, la joueuse s’est formée en parallèle de sa carrière de footballeuse au zoo d’Essehof pour devenir soigneuse. « J’aime travailler avec les animaux. On peut avoir une connexion avec des kangourous, des ratons laveurs ou des ânes », assure-t-elle.
À chaque déplacement, l’attaquante a ainsi pris l’habitude de se rendre dans les parcs animaliers des environs. Pendant la journée de repos laissée aux joueuses après le premier tour, elle s’est rendue au zoo de Londres, laissant loin derrière elle la compétition et les buts. « C’est très important pour mon mental. Au football, on est soumis au stress, on voyage beaucoup, on se fatigue physiquement et mentalement. Ici, avec les animaux, je récupère, je recharge mes batteries, je retrouve le calme intérieur », confiait-elle à l’AFP en 2019.
La capitaine allemande va avoir besoin de calme pour affronter dimanche à Wembley en finale le pays hôte de la compétition. Devant leur public, les Lionesses sont en quête d’un premier grand titre international. Elles pourront compter sur Beth Mead, l’autre joyau de la compétition, qu’Alexandra Popp a rejoint à la tête des meilleures buteuses de la compétition avec six réalisations. Lors d’un ultime face-à-face, les deux attaquantes pourraient donc bien se départager, afin de remporter le soulier d’or de la compétition.
Avec AFP et Reuters