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La prévention, cet autre chantier du ministère de la santé

La prévention, cet autre chantier du ministère de la santé


Un radiologue interprète une mammographie à Tourcoing (Nord), le 14 décembre 2020.

L’annonce a été accueillie comme un « symbole » même si, avant de parler de « virage », bon nombre d’acteurs de la santé disent « attendre de voir ». En s’engageant à inscrire dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, qui sera présenté lundi 26 septembre en conseil des ministres, une consultation médicale gratuite à 25, à 45 puis à 65 ans, François Braun fait la démonstration qu’il entend bien être à la fois ministre de la santé « et » de la prévention.

Un intitulé nouveau, en tout cas sur la « période récente », avancent les connaisseurs du sujet, qui n’ont d’autre exemple en tête que celui de sa prédécesseure Brigitte Bourguignon, restée quelques semaines à ce poste avant d’être défaite aux législatives.

« On entre dans l’ère de la prévention », s’est félicité François Braun le 18 septembre, dans les colonnes du Journal du dimanche, esquissant les contours des trois nouveaux rendez-vous santé. A 25 ans, la consultation sera centrée sur les vaccins, d’éventuelles addictions ou encore des difficultés liées à l’entrée dans la vie professionnelle. Les jeunes seront aussi sensibilisés à la nécessité d’avoir un médecin traitant. A 45 ans, l’accent sera mis sur le dépistage de certains cancers, l’activité physique ou encore la santé mentale. A 65 ans enfin, le check-up portera davantage sur la prévention de la perte d’autonomie et d’autres maladies, dont, de nouveau, les cancers.

« Résultats globalement médiocres »

L’effet de surprise est relatif. L’idée d’un « bilan de santé complet et gratuit aux âges-clés de la vie » a figuré en bonne place dans le programme de campagne du candidat Macron. François Braun a donné le ton lors du congrès de la Mutualité, du 7 au 9 septembre : « La France accuse un retard d’ensemble en matière de prévention, notamment si nous regardons ce qui se passe chez nos voisins européens, a-t-il souligné à cette occasion, adossant son diagnostic à quelques chiffres : Le budget moyen consacré à la prévention équivaut à 3 % des dépenses de santé dans l’Union européenne, a-t-il rappelé, quand il est de moins de 2 % en France. » Un « parent pauvre », comme disent les médecins.

Lire aussi : Le gouvernement rend gratuit l’accès à la pilule du lendemain pour toutes et le dépistage des IST

Si l’on regarde au-delà des frontières, les « bons élèves » de la prévention sont connus : ce sont les Néerlandais, les Allemands, les pays scandinaves… Pas la France, dont le système de santé s’est historiquement construit sur les soins. La Cour des comptes, qui s’est attachée à mesurer l’impact des politiques de prévention, faisait état, en décembre 2021, de « résultats globalement médiocres ».

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