Correspondante à Kiev pour la RTS et d’autres médias francophones, la journaliste Maurine Mercier se voit décerner le prix Jean Dumur 2022 pour sa couverture de la guerre. Un prix qui récompense le « courage journalistique » et la « recherche sincère de la vérité humaine ».
Correspondante en Ukraine de la RTS, de Radio France et de la RTBF, Maurine Mercier « parvient à restituer au plus près de sa conscience, dans la transparence et l’humilité, l’essence de son métier », écrit mardi l’Association des amis de Jean Dumur dans un communiqué.
« En cela, elle incarne les valeurs que le prix Jean Dumur cherche à honorer: courage, recherche têtue de la vérité, droiture, indépendance farouche, élégance et clarté de l’expression. »
Maurine Mercier, 41 ans, avait déjà reçu début octobre le Prix Bayeux de la correspondance de guerre.
>> Lire: La journaliste de la RTS Maurine Mercier remporte le Prix Bayeux des correspondants de guerre
Écouter les gens
« C’est presque tombé comme une évidence, sans vouloir trahir les délibérations. Maurine Mercier s’est très vite imposée, car elle incarne les qualités et compétences requises pour obtenir ce prix », salue Pierre Ruetschi, directeur du Club suisse de la presse, mardi dans l’émission Médialogues de la RTS.
Selon le jury, la journaliste binationale suisse et canadienne a fait la preuve de ces qualités de façon absolument remarquable, aussi bien dans son nouveau poste de correspondante à Kiev qu’auparavant en tant que correspondante en Afrique du Nord, où elle a couvert durant près de six ans les événements du Printemps arabe et ses conséquences, notamment la guerre civile en Libye.
« Elle sait parler aux gens, elle sait les écouter », salue encore Pierre Ruetschi.
>> Réécouter l’interview de Pierre Ruetschi dans Médialogues:
Empathie sincère
« Ses reportages radiophoniques et en JRI (journaliste reporter d’images) aux quatre coins de l’Ukraine assiégée frappent par l’extraordinaire proximité qu’elle installe avec ses témoins », écrit encore le comité, qui salue un travail « nourri d’une empathie sincère avec les victimes, sans jamais se départir d’une impeccable indépendance journalistique ».
« Ce prix me touche profondément. Il me donne de l’énergie. Car on ne va pas se mentir, ce travail est rude. Je ne sais pas combien de temps j’aurai cette énergie », a réagi la lauréate.
>> Lire ce témoignage recueilli en octobre par Maurine Mercier: « Ils m’ont donné pour mission de nettoyer la salle de torture »
>> Lire aussi: Reportages au coeur de la contre-offensive de l’Ukraine au sud du pays
Le Prix Jean Dumur sera remis le 11 novembre prochain à l’occasion des Assises presse et démocratie.
jop