En Suisse, seul le canton du Tessin intègre la gestion des feux de forêt dans la formation de base des pompiers. Pour les autres cantons, il leur faut suivre des formations complémentaires, car le danger guette de plus en plus de régions.
L’été 2022 a fait prendre conscience du danger réel de feux de forêt dans des régions habituellement épargnées. L’incendie dans le Jura français en août en témoigne. « C’était principalement au Tessin et en Valais avant, mais là dans nos régions du Jura, c’est du concret », déclare Fabrice Heraly, officier sapeur-pompier au Val-de-Ruz (NE), participant à une formation complémentaire.
Cette année, le cours spécifique sur les feux de forêt s’est déroulé à Sion, sur deux jours, avec la participation de 34 pompiers volontaires venus de toute la Suisse romande et 26 personnes du côté alémanique. Michael Werder, responsable du cours pour Swissfire, souhaite donner des clés pour que les participants « rentrent chez eux avec des idées, des concepts, des mots clés. Ils en parlent et ça permet d’accroître la prise de conscience dans les corps de sapeur-pompiers ».
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Des feux très spécifiques
Ces formations complémentaires sont données par la Fédération suisse des sapeurs-pompiers, Swissfire. Les objectifs sont de sensibiliser les sapeurs-pompiers aux différences entre un feu de forêt et les feux auxquels ils sont confrontés habituellement. La sécurité des intervenants est également au coeur des notions transmises, avec la capacité à analyser la situation et le fait de s’équiper correctement.
« Si on n’éteint pas dans la première demi-heure, c’est un feu qui peut durer une semaine, deux semaines », explique Omar Dela Chiesa, pompier professionnel à Lugano (TI). Pour cela, il faut créer des tranchées en écartant la végétation et en mouillant ces zones pour stopper la progression du feu. Les participants reconnaissent la difficulté de ces notions, nouvelles pour eux, « on travaille plutôt en ville, ici, on est en forêt. On n’a pas l’habitude de travailler comme ça avec ces tranchées », témoigne Eugénie Rivera, pompière à Sion.
Le matériel est aussi un enjeu, car les casernes romandes ne sont pas forcément équipées spécifiquement pour les feux de forêt. Plus légers et héliportables, les sacs à dos des pompiers tessinois, par exemple, inspirent côté romand. Fabrice Heraly, officier sapeur-pompier au Val-de-Ruz (NE) espère bien faire bouger les choses dans sa région, « ces sacs, c’est très intéressant, on va prendre ça avec nous et discuter avec les autorités cantonales pour les proposer ».
>> Le reportage de La Matinale:
Ainhoa Ibarrola/Elisa Casciaro
