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Le président américain Joe Biden est attendu mercredi en Floride, dévastée par le passage de l’ouragan Ian qui a fait au moins 44 morts et provoqué des dégâts colossaux. Dans l’un des comtés de cet État du sud des États-Unis, une polémique commence à enfler autour d’ordres d’évacuation arrivés trop tardivement.
Le bilan continue de s’alourdir en Floride après le passage de l’ouragan Ian, qui a provoqué au moins 44 morts dans cet État du sud des États-Unis et qui devrait se dissiper au cours de la nuit de dimanche.
« Il y a désormais 44 décès attribués à l’ouragan Ian », a indiqué le service de la médecine légale de Floride. La plupart par noyade et dans leur grande majorité des personnes âgées.
Le président Joe Biden et son épouse Jill doivent se rendre mercredi dans cet État pour constater les dégâts causés par cet ouragan, selon la Maison Blanche. Ils iront lundi à Porto Rico, dévasté en septembre par l’ouragan Fiona.
Le comté de Lee, lourdement frappé par Ian, a enregistré à lui seul 35 décès, selon son shérif, tandis que les médias américains, dont NBC et CBS, ont recensé plus de 70 décès directement ou indirectement liés à la tempête.
La polémique enflait samedi autour de l’arrivée tardive de l’ordre d’évacuation des plus de 600 000 habitants de ce comté, qui compte la moitié des victimes confirmées.
L’ordre aurait ainsi été donné mardi matin, alors que les comtés avoisinant ont demandé à leurs habitants d’évacuer dès lundi, affirme le New York Times.
Un bateau de migrants perdu en mer
Assis à l’ombre d’une maison déserte de Matlacha, Chip Farrar s’exaspère. « Personne ne nous dit quoi faire. Personne ne nous dit où aller », dit-il à l’AFP.
« Les ordres d’évacuation sont arrivés très tard », assure cet homme de 43 ans. « Mais la plupart des gens qui sont encore là ne seraient pas partis de toute façon. C’est un endroit très ouvrier. Et la plupart des gens n’ont nulle part où aller, c’est le plus gros problème », ajoute-t-il.
Parallèlement, les recherches se poursuivaient pour retrouver seize passagers d’un bateau de migrants qui a chaviré en raison du mauvais temps mercredi près de l’archipel des Keys.
Les garde-côtes ont annoncé avoir retrouvé deux personnes de cette embarcation décédées dans l’eau, neuf autres ayant été secourues soit au large, soit après avoir nagé jusqu’au rivage.
Après avoir ravagé la Floride, Ian s’est dirigé vers la Caroline du Sud, où il a touché terre vendredi après-midi près de Georgetown en tant qu’ouragan de catégorie 1, accompagné de vents soufflant jusqu’à 140 km/h, selon le Centre national des ouragans (NHC) basé à Miami.
Plus de 900 000 foyers et commerces étaient privés d’électricité en Floride samedi soir.
« Des années pour reconstruire »
Samedi après-midi, Ian charriait des vents allant jusqu’à 35 km/h avec toujours de « fortes pluies » sur le massif des Appalaches dans le sud-est des Etats-Unis, a indiqué le NHC dans son dernier bulletin.
Malgré son affaiblissement attendu, les autorités de plusieurs États appelaient tout de même la population à la prudence en raison des fortes précipitations attendues.
Dans la péninsule, outre le lourd bilan humain, les dégâts matériels sont « historiques », le niveau atteint par la montée des eaux ayant été sans précédent, selon le gouverneur Ron DeSantis.
Dans cet État, « nous commençons tout juste à voir l’étendue des destructions », « susceptible de se classer parmi les pires » de l’histoire des États-Unis, a dit le président Joe Biden.
« Il va falloir des mois, des années pour reconstruire », a-t-il déploré.
D’après les premières estimations, le passage de l’ouragan Ian pourrait coûter aux assureurs des dizaines de milliards de dollars et va peser sur la croissance américaine, en raison notamment des annulations de vols et des dégâts sur la production agricole.
Des pluies accrues par le changement climatique
Plus de 1 100 personnes ont jusqu’ici été secourues dans l’État, a déclaré samedi matin le bureau du gouverneur Ron DeSantis.
Selon une première étude rapide de scientifiques américains rendue publique vendredi, les pluies liées à l’ouragan Ian ont été accrues d’au moins 10 % en raison du changement climatique.
« Le changement climatique n’a pas causé l’ouragan, mais il l’a rendu plus humide, » a expliqué un des scientifiques ayant participé à cette étude, Michael Wehner, du Laboratoire national Lawrence-Berkeley, dépendant du ministère de l’Énergie.
Avant la Floride, Ian avait frappé Cuba, y faisant trois morts et d’importants dégâts et laissant là aussi de nombreux foyers sans électricité.
En septembre, c’était Porto Rico qui avait subi des dégâts, causés par le passage de l’ouragan Fiona. Le couple présidentiel doit s’y rendre lundi.
Avec AFP