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Les Européens peinent à s’entendre sur un nouveau patron du Mécanisme européen de stabilité

Les Européens peinent à s’entendre sur un nouveau patron du Mécanisme européen de stabilité


Cela fait des mois que les dirigeants de la zone euro cherchent un successeur à Klaus Regling à la tête du Mécanisme européen de stabilité (MES). A quelques jours de la fin du mandat de l’ex-haut fonctionnaire allemand, qui doit partir à la retraite vendredi 7 octobre et ne souhaite pas jouer les prolongations, l’affaire n’est toujours pas pliée. Paschal Donohoe, le président de l’Eurogroupe, espérait proposer une solution à ses homologues lors de la réunion des ministres des finances de l’union monétaire, qui doivent se retrouver à Luxembourg, lundi 3 octobre. Mais, à ce stade, il semble fort peu probable qu’il soit en mesure de le faire.

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Alors que les prix flambent en Europe, que les dettes publiques s’y envolent, que la récession s’annonce et que les taux remontent, le MES pourrait pourtant être amené à retrouver un rôle déterminant. D’autant qu’il dispose d’une force de frappe de 410 milliards d’euros. Créée en 2012, quand la crise de la dette menaçait de faire imploser l’union monétaire, l’institution a pour vocation d’aider les pays dont les déséquilibres mettraient en péril la zone euro et d’empêcher ainsi une crise de défiance des marchés. Mais elle symbolise encore aujourd’hui, dans le sud du Vieux Continent et surtout en Italie, la mise sous tutelle qu’a dû accepter la Grèce en contrepartie de l’aide de ses partenaires européens entre 2010 et 2012.

Dans ce contexte, tout ce qui touche au MES est toujours gage de complexité. La nomination de son prochain directeur général ne fait pas exception. En vertu des statuts, celui-ci doit être élu avec au moins 80 % des voix. Ce qui donne de fait un droit de veto à l’Allemagne (27,1 %) et à la France (20,4 %) et un véritable pouvoir de nuisance à l’Italie (17,9 %), à qui il suffit de trouver quelques alliés pour bloquer le processus.

Changement de méthode

Tenté par le poste, le Néerlandais Menno Snel, secrétaire d’Etat aux finances de 2017 à 2019, a jeté l’éponge, conscient que les pays du Sud s’opposeraient à nommer un représentant des pays dits « frugaux » (Autriche, Danemark, Suède, Pays-Bas, attachés à l’orthodoxie budgétaire). L’Italien Marco Buti, chef de cabinet du commissaire européen Paolo Gentiloni, n’a, pour sa part, pas su convaincre les pays du Nord.

Deux autres candidats étaient mieux placés : le socialiste portugais Joao Leao, ministre des finances de 2020 à mars 2022, et le libéral luxembourgeois Pierre Gramegna, également ancien argentier de 2013 à janvier 2022. Berlin ne voulait pas entendre parler du premier et soutenait le second. Paris avait promis à Lisbonne sa voix mais était prêt à ne pas exercer son droit de veto contre le Luxembourgeois.

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