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GenèveL’Uni pense que sa facture d’électricité doublera en 2024
L’alma mater a dépensé 6,5 millions de francs en 2021 pour se fournir en électricité. Ce montant restera stable en 2023 mais devrait exploser en 2024.
En raison de la crise énergétique, l’Université de Genève se prépare au doublement de sa facture d’électricité. Alors qu’en 2021, celle-ci avait atteint 6,49 millions de francs, l’institution prévoit qu’elle «prendra l’ascenseur pour se situer aux alentours de 13,81 millions» en 2024, lorsque le contrat actuel arrivera à échéance. En revanche, en 2023, seule une hausse modérée de 250’000 francs est attendue par rapport à 2021.
Deux degrés de moins
L’alma mater explique «mettre en place actuellement un plan de sobriété axé sur la suppression de certaines consommations superflues (éclairage nocturne, appareils en veille, équipements surnuméraires)». Une discussion est par ailleurs en cours avec les chercheurs pour identifier les potentiels de réduction relatifs aux appareils scientifiques, sachant que «les process scientifiques liés à la recherche sont les gros consommateurs d’électricité» de l’Université. Enfin, «en coordination avec l’Etat», elle prévoit de baisser la température de ses locaux «d’environ deux degrés» pour la «saison» 2022-2023.
L’attaché de presse Antoine Guenot indique par ailleurs que l’institution entend «inciter sa communauté à adopter les bons gestes: extinction des appareils et des lumières, réduction de l’usage des ventilateurs au bureau, chauffages d’appoint, bouilloires et autres machines à café. «Nous attendons une baisse substantielle de la consommation d’énergie mais sans objectif minimum chiffré», l’objectif étant par ailleurs de «maintenir la qualité de nos activités».
Sur le marché libre comme l’Etat
En creux, l’estimation de l’augmentation de la facture électrique de l’Université pour 2024 donne une idée de ce qui attend le Canton dans son ensemble. En effet, «l’office cantonal des bâtiments a sous gestion un contrat d’électricité regroupant les utilisateurs Uni, HES et Etat pour les bâtiments propriété de l’Etat», indique Karen Troll, porte-parole du Département des infrastructures. Or, le 15 septembre, le conseiller d’Etat Serge Dal Busco expliquait qu’en ce qui concerne l’électricité, le Canton ne craignait pas une explosion de sa facture pour l’année prochaine. Mais qu’en revanche, le contrat en cours arrivant à terme fin 2023 et Genève ayant quitté le système régulé en 2010, dès 2024, il sera soumis au marché libre; comme l’Université, donc.
Electricité, gaz et mazout
L’énergie totale consommée par l’Université de Genève provient à 67% de l’électricité, à 25% du gaz et à 6% du mazout. L’électricité est d’origine hydraulique à 94% et solaire à 6%. L’énergie thermique fossile est tirée à 76% du gaz et à 24% du mazout.
A titre de comparaison, l’EPFL indiquait en début de semaine tirer 54% de son énergie nécessaire de sa nouvelle centrale thermique fonctionnant grâce au pompage de l’eau du lac Léman. Le reste provient à 40% de l’électricité et à 6% du gaz, le mazout ayant été éradiqué du campus.
A l’EPFL, la facture quadruple
Dans une interview accordée à «24 Heures», Martin Vetterli, le président de l’EPFL (école polytechnique fédérale de Lausanne) indiquait que la facture d’électricité de l’institution allait «probablement» atteindre 45 millions de francs en 2023 et 2024, soit plus de quatre fois la dépense actuelle, qui s’établit 10 millions. Pour économiser l’énergie, il préconise de chauffer les bâtiments à 19 degrés et de faire attention aux lumières, «qui représentent presque un quart de notre consommation d’électricité».