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« Il est urgent de donner plus de place à l’Afrique au sein de l’ONU »

« Il est urgent de donner plus de place à l’Afrique au sein de l’ONU »


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L’assemblée générale des Nations unies, fin septembre, a été l’occasion pour les délégations des Etats africains de réclamer davantage de place pour le continent au sein des instances de l’organisation internationale. L’Afrique, qui comprend aujourd’hui 1,4 milliard d’habitants, en comptera en 2050 plus de 2 milliards. Or elle ne dispose pas de siège permanent au Conseil de sécurité.

Une réforme de cette instance est en discussion depuis plus de quarante ans, mais elle tarde à prendre forme. La configuration actuelle du Conseil de sécurité date de 1945 : les cinq Etats considérés comme les vainqueurs de la seconde guerre mondiale (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) y disposent d’un siège permanent et du droit de veto. Un privilège qui apparaît de plus en plus anachronique et injustifié. D’autant plus que le veto ou la menace de veto ont, en bien des cas, paralysé l’ONU. Brandis par la Russie ou la Chine, ils ont récemment empêché l’ONU d’intervenir dans un but pacificateur en Syrie ou en Ukraine.

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Il est donc urgent de donner plus de place à l’Afrique au sein de l’organisation. Cela pourrait passer par l’attribution d’un siège de membre permanent au Conseil de sécurité à un Etat africain, par exemple le Nigeria, pays le plus peuplé du continent avec 190 millions d’habitants, ou encore l’Afrique du Sud, sa principale économie. On peut également envisager un élargissement du nombre de membres du Conseil de sécurité. Actuellement, il compte quinze Etats membres : cinq permanents et dix non-permanents, qui tournent par roulement. Trois sièges sont réservés à l’Afrique parmi les non-permanents. Un chiffre qui pourrait être porté à cinq ou six sièges, ce qui augmenterait le nombre de membres total du Conseil à 17 ou 18 membres.

Neuf opérations de maintien de la paix

Une telle réforme est d’autant plus indispensable que l’Afrique est au centre des actions des Nations unies : en effet, parmi les seize opérations de maintien de la paix de l’ONU en cours dans le monde, neuf ont lieu sur le sol africain, avec plus de 80 000 casques bleus déployés au total. De plus, 50 % des questions à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, et même 70 % des questions inscrites au titre du chapitre VII de la Charte de l’ONU (qui concerne les actions à mener en cas de menace contre la paix, rupture de la paix ou acte d’agression), concernent l’Afrique.

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