La guerre en Ukraine et les mouvements de ses alliés amènent la Suisse à réfléchir à la définition de sa neutralité. Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a fait rédiger un rapport à ce sujet par le Département fédéral des affaires étrangères.
La RTS a pu se procurer et consulter ce rapport qui propose une neutralité « coopérative ». Objectifs: faciliter les exportations d’armes ou renforcer la collaboration militaire avec l’Otan, par exemple en participant à des exercices communs, où les partenaires s’entraînent à se défendre face à une attaque extérieure.
La Suisse pourrait donc à l’avenir prendre part à ces exercices, y compris sur le territoire suisse. Ignazio Cassis souhaite en effet que la Confédération puisse mieux contribuer à la sécurité en Europe.
Une redéfinition qui divise
Cette redéfinition de la neutralité ne convient ni à l’UDC, ni aux socialistes, qui estiment que cela remettrait en cause la tradition suisse des « bons offices ». Même si la Suisse ne collaborerait pas avec l’Otan lors de guerres, Le Centre et le PLR estiment quant à eux nécessaire de s’entraîner avec l’alliance transatlantique.
En outre, selon le rapport, « la neutralité coopérative faciliterait la réexportation d’armes produites en Suisse vers un pays en guerre ». Le Conseil fédéral devra prendre position sur cette réorientation de la neutralité à la fin du mois d’août.
Sujet: Olivier Kurth et Jean-Marc Heuberger
Adaptation web: Julien Furrer