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Idris Guessous: « Si le médecin se désengage, toute la société pourrait caler » – rts.ch

Idris Guessous: "Si le médecin se désengage, toute la société pourrait caler" - rts.ch


Le Covid-19 a laissé des traces dans notre société: Covid long pour certains, fatigue générale pour d’autres, et plus spécialement pour les acteurs du monde hospitalier. Des enjeux évoqués par le médecin Idris Guessous dans La Matinale mardi.

Pour le médecin-chef du service de premiers recours des Hôpitaux universitaires genevois (HUG), notre société « cale » littéralement. Les gens ont moins envie de sortir, d’entretenir leur vie sociale, de faire du sport ou encore de travailler.

« Le terme médical, c’est la diminution de l’élan vital. On a d’abord décrit ça chez les personnes qui expérimentent un Covid long, avec des effets directs sur la fatigue, l’incapacité à réaliser des activités d’enseignement et sociales. Mais la population générale souffre aussi d’une certaine fatigue liée à la pandémie. Enfin, la troisième population qui nous préoccupe, ce sont les soignants, qui présentent actuellement des signes très inquiétants de fatigue et d’épuisement », explique-t-il.

Le risque d’un désengagement

Pour le spécialiste, le risque à terme est d’assister tout simplement à « un désengagement » de la part des soignants et des médecins. Cette situation aurait d’ailleurs précédé l’arrivée du virus.

« On note depuis dix ans une diminution de l’engagement dans tous les métiers. Les gens se désengagent parce que leur profession ne reflètent plus ce côté extraordinaire que peut-être leurs parents ressentaient », avance-t-il.

Une problématique qui pourrait être particulièrement grave concernant le monde médical. « Si le médecin se désengage, c’est possiblement toute la société qui va caler », résume Idris Guessous.

« Nous redoublons d’efforts »

Questionné sur la situation aux HUG pour savoir si le désengagement exprimé se répercutait sur la qualité des soins, le médecin-chef réfute mais estime que cela se fait aux prix de très gros efforts.

« Il n’y a pas de désengagement car nous redoublons d’efforts pour leur amener l’environnement idéal afin qu’ils continuent d’apprécier leur métier. Mais ce sont vraiment des efforts colossaux pour ceux qui sont là et entourent ces médecins », explique-t-il.

Au final, la situation aux HUG reste pour l’instant bonne et la satisfaction haute. « Mais il faut au plus vite réenchanter la motivation de nos médecins, trouver un plan B et aussi réfléchir à ce que nous avons fait pour briser le plaisir qu’ils avaient à exercer ce métier », conclut-il.

Propos recueillis par Frédéric Mamaïs

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