Un ex-fiscaliste de Deloitte qui est accusé de harcèlement extrême envers une supérieure dont il serait tombé amoureux s’était mis à voir des complots partout, au point où il croyait que l’humoriste Martin Matte s’adressait directement à lui dans ses publicités pour Maxi.
• À lire aussi: Un fiscaliste aurait harcelé intensément une patronne
Philippe Dubé a envoyé plusieurs vidéos troublants à des collègues de travail et à sa victime, où il se filmait et parlait de «messages codés» qu’il avait réussi à déchiffrer.
À plusieurs reprises, il affirme que la firme Deloitte avait «mandaté» la victime de flirter avec lui, supposément pour permettre de le congédier par la suite.
«Elle a reçu le mandat de me courtiser pour me jailbai», lance Dubé dans un vidéo.
«Ça m’a dérangée, troublée. Je ne comprenais pas la moitié des choses qu’il disait dans les vidéos. Y’a des vidéos qui m’ont vraiment fait peur», a relaté la victime mercredi, au palais de justice de Montréal, elle qui poursuivait son témoignage devant le jury.
L’homme âgé de 30 ans aurait commis ses crimes à partir de l’été 2020, quelques mois après avoir été embauché par la firme Deloitte en tant qu’analyste en fiscalité des entreprises. Le harcèlement s’est poursuivi durant des mois.
- Écoutez la brève d’actualité avec Mario Dumont diffusée chaque jour en direct 16 h 35 via QUB radio :
Humoriste
Dans une vidéo d’environ 16 minutes, où l’accusé parcoure le profil Facebook de son ancienne supérieure, il soutient à plusieurs reprises que des publications, pourtant anodines, sont destinées à lui, en faisant des liens avec des pages sur le site Urban Dictionnary et même Google Maps.
«C’est clairement de moi dont il est question, déclare Dubé. Toute tourne autour de moi, elle a une mission».
À un moment, il se sent même interpellé par des publicités de Martin Matte pour Maxi, qui selon lui, sont en fait une façon pour la firme Deloitte de se moquer de lui.
«Ici, il dit : “baisse le ton”. C’est un message pour me dire de fermer ma gueule», assure-t-il.
«Besoin d’aide»
La victime a dû aller dormir chez des proches à une trentaine de reprises tant elle avait peur de l’accusé.
«Je ne savais pas où il habitait, mais j’avais aussi peur qu’il savait où moi j’habitais», a-t-elle expliqué.
Pour elle, il était évident qu’il avait «besoin d’aide», alors qu’il multipliait les messages et les tentatives pour entrer en contact avec elle.
«La seule journée en plusieurs semaines où je suis allée au bureau, il m’a envoyé des fleurs. […] J’avais vraiment vraiment peur, je me demandais encore s’il me suivait», a aussi relaté la victime.
Le procès se poursuit jeudi.