Candidat à la succession d’Ueli Maurer au Conseil fédéral, l’UDC Hans-Ueli Vogt a revendiqué jeudi dans La Matinale son expérience internationale et sa connaissance des problématiques des villes. Pour lui, la présence de personnalités très différentes au sein de l’exécutif du pays est un atout.
Il avait dit adieu à la Berne fédérale l’an dernier en quittant le Conseil national, mais le revoilà: le Zurichois Hans-Ueli Vogt, 53 ans dans quelques jours, veut convaincre le Parlement qu’il peut succéder à Ueli Maurer. Il sera opposé au Bernois Albert Rösti sur le ticket officiel de l’UDC.
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Présenté comme un UDC « classique », théoricien de la souveraineté nationale, ce professeur de droit qui a notamment travaillé à New York présente un profil un peu moins classique sur les questions de société. Ouvertement homosexuel, il a notamment voté en faveur du mariage pour tous et proposé un contre-projet modéré à l’initiative pour des multinationales responsables.
Favori des Verts et de la gauche, selon un sondage de l’institut Sotomo, il pourrait aussi bénéficier du vote urbain du Parlement, notamment des rangs zurichois. Mais en se plaçant parfois en porte-à-faux vis-à-vis de son parti, ne risque-t-il pas de manquer de soutien au sein même de son groupe? « Le parti m’a nommé candidat, alors qu’il y en avait d’autres. C’était le choix d’une majorité! », a-t-il objecté jeudi dans La Matinale de la RTS.
Une réputation de citadin
Hans-Ueli Vogt passe pour un homme des villes. « Je ne dis pas que c’est important de nommer un citadin, mais si on regarde le Conseil fédéral maintenant, on voit bien que ce ne serait pas une faute d’avoir quelqu’un qui connaît la vie urbaine, les problèmes qu’il y a en ville. Car souvent, les problèmes politiques qui plus tard sont les problèmes du pays entier, on les voit en premier en ville, dans les agglomérations », avance-t-il.
Ce ne serait pas une faute d’avoir au Conseil fédéral quelqu’un qui connaît la vie et les problèmes des villes
A ses yeux, son expérience sur le plan international pourrait également le servir. « J’ai étudié et travaillé aux Etats-Unis et ailleurs. Cette expérience me semble importante, car dans divers domaines politiques, il s’agit de résoudre des problèmes au niveau international », plaide le Zurichois.
Quatre Latins, pas un problème
Sa bonne maîtrise du français pourrait aussi lui rapporter des voix du côté des Romands du Parlement. « J’essaie de parler leur langue le mieux possible. Ce n’est pas toujours facile, mais j’aime la langue française. C’est d’ailleurs la première langue étrangère que j’ai apprise à l’école », glisse-t-il.
Il déclare d’ailleurs ne pas voir de problème particulier à la présence temporaire de quatre Latins au Conseil fédéral – ce qui se produirait si Élisabeth Baume-Schneider succédait à Simonetta Sommaruga – même s’il défend la nécessité d’avoir « un certain équilibre » représentatif au Conseil fédéral, tant au niveau des régions que des sexes ou des différents modes de vie, « pour avoir différents points de vue ».
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« Bâtir des ponts »
S’il observe le fonctionnement actuel du collège gouvernemental d’un oeil critique, une trop grande disparité des personnalités au sein du Conseil fédéral n’est pas, selon lui, nécessairement source de dysfonctionnements, même si elle peut rendre la collaboration moins évidente.
Avoir des tensions n’est pas forcément négatif si l’on parvient à créer une motivation positive à partir de ces différences de personnalités
« D’un autre côté, une pluralité de personnalités peut aider à prendre de meilleures décisions et permettre de mener des discussions plus profondes. Avoir des tensions n’est pas forcément négatif si l’on parvient à créer une motivation positive à partir de ces différences de personnalités », défend Hans-Ueli Vogt. Il promet de démonter qu’il est un politicien qui saura « bâtir un pont entre les différentes positions politiques ».
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Propos recueillis par David Berger
Adaptation web: Vincent Cherpillod