Publié
Genève«Chaque logement construit, c’est un frontalier de moins»
Le taux de vacance s’effondre en 2022, or le canton bâtit à tout va. Ce hiatus ne gêne pas le conseiller d’État.
C’est un sacré paradoxe: à Genève, les nouveaux quartiers poussent comme des champignons mais, en juin, le taux de vacance des logements y a atteint son plus bas niveau depuis 2013, se fixant à 0,37%. L’an passé, il était encore à 0,51%, un niveau auquel il s’était stabilisé depuis 2017.
Cette raréfaction survient alors que la construction bat son plein: en 2021, 3428 logements neufs ont été produits, du jamais-vu depuis 1975. Un mouvement amorcé en 2018: depuis, plus de 2000 biens sortent de terre chaque année, après vingt ans où la moyenne s’établissait à un petit 1554.
L’explication, selon Antonio Hodgers, conseiller d’État chargé du Département du territoire, tient aux flux migratoires. «Genève n’est pas un système fermé, l’économie se porte bien et rend le canton attractif.» Il n’est donc pas surpris, mais conteste le risque d’une fuite en avant. «Il y a plus de tournus dans le logement social, les gens sont servis plus vite.» En outre, note-t-il, «pas mal de frontaliers qui ne parvenaient pas à se loger à Genève avant reviennent».
Un point crucial pour le Vert. «Chaque logement bâti, c’est un frontalier de moins, donc moins de déplacements, de voitures, de nuisances. Un arbre pas coupé a autant de valeur à mes yeux en France qu’en Suisse. L’effet de la construction à Genève, on le trouve en deuxième et troisième couronne françaises, où le marché du logement se détend: on s’étale beaucoup moins, donc cela reste pertinent de construire.»