Un an après avoir été accusé de contacts sexuels sur une enfant de 11 ans, le producteur télé Luc Wiseman a été emprisonné, hier.
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Initialement, l’homme de 66 ans devait subir son enquête préliminaire devant le juge Pierre Labelle, au palais de justice de Montréal.
Celui qui a notamment produit la populaire série La Petite Vie et l’émission Tout le monde en parle a choisi de couper court aux procédures en plaidant coupable à un chef d’attouchements sexuels sur une mineure, évitant à celle-ci de témoigner.
Les chefs d’agression sexuelle, de voies de fait, de possession et de production de pornographie juvénile ont été abandonnés.
Les abus consistent en trois épisodes survenus entre avril 2020 et avril 2021.
La victime, dont l’identité est protégée par la cour, avait 11 ans lors des premiers contacts, qui se sont déroulés dans Charlevoix.
Wiseman a alors touché les fesses de l’enfant. Quelques mois plus tard, à Montréal, il s’est servi d’un appareil de massage pour flatter le ventre, le dos et les fesses de la jeune fille.
Lors du troisième événement, Wiseman a embrassé les seins de la plaignante, en plus de toucher ses parties génitales.
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Anxiété et colère
Des gestes qui ont causé de l’anxiété, des difficultés de concentration et de la colère chez la victime, selon Me Annabelle Sheppard, de la Couronne. « Je ne comprenais pas pourquoi il me touchait au niveau de mes parties intimes », a écrit la jeune fille dans une lettre lue par la procureure.
Quant à Wiseman, qui n’avait aucun dossier criminel, il a entrepris une thérapie avec un sexologue en décembre 2021, a noté son avocat, Me Alexandre Bien-Aimé.
Des tests ont démontré l’absence d’intérêt pédophilique, a-t-il poursuivi.
« Je voudrais exprimer à quel point je regrette les gestes commis, qui n’étaient pas appropriés. J’espère que [la jeune victime] obtiendra tous les outils et le support nécessaires pour passer à travers cette épreuve-là », a dit Wiseman d’une voix faible avant d’être menotté.
Déchu
Il y a un an, le producteur s’était retiré de toutes ses fonctions après sa mise en accusation.
Les deux avocats ont proposé de façon commune une peine de deux ans moins un jour de prison, suivie d’une probation de trois ans.
Le juge Labelle a pris la demande en délibéré, mais il a tout de même révoqué la liberté de l’accusé. Il décidera s’il accepte la suggestion le 26 août prochain.
Le nom de Luc Wiseman sera inscrit au registre des délinquants sexuels pendant 20 ans.