Publié
FormationNeuchâtel a trouvé la clé pour valoriser l’apprentissage, Vaud pas encore
Des chiffres records confirment l’attrait pour la formation professionnelle initiale dans le canton neuchâtelois. Un système efficient qui manque encore sur Vaud.
Cette année dans le canton de Neuchâtel, 78,8% des jeunes en formation professionnelle ont décidé de suivre un cursus en mode dual, ajoutant donc un apprentissage en entreprise. D’après un communiqué du canton qui met en lumière les données récoltées par le Service des formations postobligatoires et de l’orientation (SFPO), ce constat affiche un nouveau record, plus de 10% plus important qu’en 2013.
Une tendance qui ne cesse de se poursuivre, notamment grâce à l’augmentation des places d’apprentissage proposées dans le canton, également cette année. D’ailleurs, près de 1’800 nouveaux contrats d’apprentissage ont été signés en 2022, dans un contexte de pénurie de personnel touchant plusieurs domaines.
Les entreprises soutenues
A l’origine de ce système efficient, un «contrat-formation». Entrée en vigueur en janvier 2020, cette loi vise à inciter les entreprises neuchâteloises à former des apprentis, à travers un soutien financier. Cette mesure permet de redistribuer 5’000 francs en moyenne, par apprenti, aux entreprises. Une solution qui semble porter ses fruits, puisque le canton se rapproche de son objectif, soit 85% de CFC accomplis en formation duale. Un chiffre qui représente une moyenne nationale. Neuchâtel souhaite combler ce retard dans les années à venir, notamment en visant le secteur de l’information, où les places manquent, analyse Laurence Knoepfler-Chevalley, cheffe du service des formations postobligatoires.
Mais ce n’est pas tout. Dans son système de formation professionnelle, le canton de Neuchâtel s’appuie aussi sur d’autres leviers pour attirer les jeunes vers les apprentissages. Plus de 250 métiers sont valorisés à l’occasion d’événements, à l’instar du «Forum des Métiers», organisé le 17 novembre prochain et les 6 et 7 février 2023. «Les jeunes s’intéressent de plus en plus à des métiers diversifiés, notamment en formation duale», argüe Laurence Knoepfler-Chevalley.
Les chiffres vaudois incroyablement bas
Sur Vaud, le mode dual «est perçu, à tort, comme une voie pour les mauvais élèves», soupirait Cesla Amarelle (PS), avant son départ du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC). Le contraste avec Neuchâtel est d’ailleurs saisissant, puisque seuls 20% des jeunes vaudois suivent cette voie. Depuis, Frédéric Borloz (PLR) est devenu le nouveau ministre de l’éducation et de la formation professionnelle et a remplacé la socialiste. Sans surprise, il compte suivre le modèle neuchâtelois afin de redresser la barre, notamment en rapprochant les entreprises et associations professionnelles et en valorisant des attestations de formation professionnelle.
En Suisse romande, le canton de Vaud occupe aussi les dernières places avec Genève en ce qui concerne le taux d’échecs aux examens d’apprentissage en 2021.