Emmanuel Macron s’impatiente. Face à la crise du carburant qui s’éternise et devant le risque de contagion du mouvement social avec les grèves prévues mardi 18 octobre, le chef de l’Etat a décidé de s’emparer du dossier avant que la situation ne lui échappe.
Lundi, une réunion à l’Elysée a été organisée, autour de lui, en fin d’après midi, en présence de la première ministre Elisabeth Borne et des ministres chargés du sujet – Bruno Le Maire (économie), Clément Beaune (transports), Agnès Pannier-Runacher (transition énergétique) et Christophe Béchu (transition écologique). Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, était également présent.
L’enjeu : faire un état des lieux des pénuries et, surtout, organiser la riposte. Le président de la République compte mettre « un coup d’accélérateur » dans la résolution de la crise, indique-t-on à l’Elysée, pour que d’ici deux ou trois jours, des améliorations soient visibles.
Emmanuel Macron entendait notamment s’assurer qu’après les réquisitions de personnels ordonnées par le gouvernement, l’approvisionnement des stations-service soit correctement effectué. « Je suis aux côtés de tous nos compatriotes qui galèrent et qui en ont assez de cette situation », avait-il assuré plus tôt dans la journée, lors de son passage au Mondial de l’automobile, à Paris. Avant de lancer : « Je veux que ça se règle le plus vite possible. »
Une situation toujours tendue
Après avoir joué les équilibristes, mettant dos à dos la CGT, accusée de bloquer le pays, et les entreprises, Esso-ExxonMobil et TotalEnergies, pour faire avancer les négociations salariales, l’exécutif hausse la voix pour sortir de l’impasse.
« La décision qui a été prise, c’est de mobiliser un cran au-dessus les préfets en appui des Total, des Esso, pour accélérer l’acheminement du carburant vers les stations-service en lien avec les transporteurs », a expliqué Agnès Pannier-Runacher lundi soir, sur RTL, reconnaissant une situation toujours tendue. En fin d’après-midi, 28,1 % des stations-service connaissaient encore des difficultés d’approvisionnement contre plus de 30 % la veille. « Nous faisons tout notre possible pour que cette situation s’améliore à la veille des vacances de la Toussaint », a assuré la ministre, alors que la grève se poursuit chez TotalEnergies à quelques jours des départs en vacances, vendredi.
« Quand ça ne peut plus, ça se réunit ! C’est le signe qu’ils sont mal et que la première ministre n’a pas convaincu hier soir », persifle Bruno Retailleau, le chef de file des sénateurs Les Républicains, évoquant l’intervention d’Elisabeth Borne la veille au journal télévisé de TF1 pour convaincre de la mobilisation du gouvernement dans la crise des carburants.
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