L’élection dimanche de Laura Dittli au Conseil d’Etat zougois, moins de six mois après sa sœur Valérie à l’exécutif vaudois, constitue une première. Il n’est pas rare toutefois que la politique soit une histoire de famille. Petit tour des dynasties qui ont marqué la politique suisse.
Avec l’élection de Laura Dittli au gouvernement zougois, c’est la première fois dans l’histoire de la politique suisse que deux sœurs conseillères d’Etat siègent en même temps dans deux cantons différents. Cette rareté s’explique notamment par la règle de l’incompatibilité de parenté.
Les cantons ont tous des lois qui régissent l’organisation de l’Etat. Le canton de Vaud interdit par exemple de siéger ensemble au gouvernement aux couples, aux beaux-frères et belles-sœurs, mais aussi aux parents, enfants, petits-enfants, cousins, nièces et autres grands-oncles.
Il fallait donc que les deux soeurs fassent de la politique dans deux cantons différents, ce qui n’est pas chose courante.
Conseillers fédéraux de père en fils
Il n’est toutefois pas rare que plusieurs membres d’une même famille aient une carrière politique fructueuse, et ce parfois jusqu’aux plus haut niveau de l’Etat. Il y a par exemple le cas du Vaudois Victor Ruffy et de son fils Eugène, tous deux conseillers fédéraux au cours du XIXème siècle.
Une dynastie beaucoup plus récente a également marqué les esprits: Eveline Widmer-Schlumpf, conseillère fédérale comme son père Leon. L’histoire va peut-être même continuer, puisque le fils d’Eveline, Ursin, est député au parlement grison.
Sous la Coupole fédérale, on retrouve un certain nombre d’élus qui suivent les traces de leurs parents. Magdalena Blocher, Vincent Maitre, Christian Wasserfallen, Simon Stadler ou Killian Baumann, avaient tous des parents siégeant au Conseil national. Le cas de ce dernier est même encore plus singulier, puisque ses deux parents ont siégé à au Conseil national, son père chez les Verts et sa mère au PS.
Échelons cantonaux et communaux pas en reste
Les exemples sont aussi nombreux dans le cadre de la politique cantonale et communale. Alain Koller est actuellement membre du parlement jurassien, comme l’étaient son père et son grand-père avant lui. Les trois sont issus du village de Bourrignon et défendent les idées de l’UDC.
Dans le canton de Vaud, Philippe Leuba a siégé au gouvernement vaudois comme l’avait fait auparavant son père Jean-François.
A Genève, l’élection au Conseil d’Etat du printemps prochain pourrait produire une nouvelle dynastie. Si elle est élue, la candidate du Centre Delphine Bachmann suivra les traces de son grand-père Guy Fontanet et de l’ex-femme de son oncle, Nathalie Fontanet, actuelle ministre des finances.
Des repas de familles animés
Les élus ne sont toutefois pas toujours issus de la même famille politique. Emmanuel et Damien Revaz sont tous deux députés au Grand conseil valaisan, le premier chez les Verts, le second au PLR. La socialiste Micheline Calmy-Rey siégeait au Conseil fédéral alors que sa sœur était municipale libérale à Lausanne.
Quel que soit le bord politique, le virus se transmet souvent en famille. Beaucoup d’élus racontent que leur engagement est né lors de discussions animées à table. Cette situation se retrouve partout dans le monde. Kennedy, Bush, Clinton: ces trois familles ont par exemple marqué la politique américaine.
Valentin Emery/asch