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Dans « Bouleversements », François Hollande dresse un diagnostic inquiétant de l’étiolement des démocraties

Dans « Bouleversements », François Hollande dresse un diagnostic inquiétant de l’étiolement des démocraties


Livre. Guerre en Ukraine, réchauffement climatique, montée en puissance du souverainisme, fragilisation des démocraties… Dans Bouleversements, François Hollande revient sur les dix dernières années qui ont rebattu les cartes des grands équilibres mondiaux. L’ancien chef de l’Etat nourrit principalement cet ouvrage de 100 pages d’anecdotes issues de son mandat. On y rencontre, à travers son regard personnel, Vladimir Poutine, Xi Jinping, Joe Biden, Recep Tayyip Erdogan ou Mohammed Ben Salman.

Ses réflexions sur le président russe éclairent l’actualité d’un jour cruel. Le 1er juin 2012, dans son bureau de l’Elysée, l’ancien secrétaire national du Parti socialiste découvre un homme obsédé par l’OTAN et les Etats-Unis, « avide de remonter le temps, désireux (…) d’en découdre ». « Ennemi convaincu de la démocratie », Vladimir Poutine pratique « un art du mensonge très élaboré ». Il est donc illusoire d’en espérer quoi que ce soit, tranche l’ancien président français, qui critique ainsi la posture d’Emmanuel Macron. Il ne fallait pas tenter de séduire Vladimir Poutine en lui vantant une Europe allant « de Lisbonne à Vladivostok », comme l’a fait l’actuel locataire de l’Elysée, en 2019, en l’invitant à Brégançon (Var). Et il est tout aussi illusoire d’espérer résoudre la crise ukrainienne par le dialogue.

A la folie impérialiste du président russe s’ajoutent les volontés du président chinois de « prendre sa revanche sur l’humiliation passée » et de « faire pièce à l’influence américaine ». En dix ans, la géopolitique mondiale s’est ainsi réorganisée autour de deux grandes puissances, la Chine et les Etats-Unis, « avec chacune son supplétif, la Russie pour l’une, l’Europe pour l’autre ». Les désirs d’expansion ont gagné d’autres endroits sur la planète, comme l’Iran, l’Arabie saoudite ou la Turquie. François Hollande raconte, par exemple, les différents visages d’Erdogan, qui fut un temps favorable à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, avant de basculer dans la haine anti-occidentale. En apparence « chaleureux et accueillant », le chef d’Etat turc peut devenir « cassant et colérique », comme son « faux ennemi Vladimir Poutine ».

« Patriotisme défensif »

Autre tendance, l’émergence de la « vague souverainiste », jusque-là cantonnée aux marges des démocraties, et à laquelle le Brexit a donné une force de propulsion. En 2015, le président a tenté, avec Angela Merkel, de dissuader David Cameron de mener un référendum hasardeux sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. En vain. L’élection de Donald Trump a ensuite parachevé l’arrivée d’« un nationalisme frileux » et d’« un patriotisme défensif », qui nourrissent les partis extrémistes européens.

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