D’après les calculs de Challenges à partir des audiences communiqués par les chaînes nationales ou les instituts de mesures d’audience, 94 millions d’Européens avaient suivi le premier match de leur sélection nationale en 2018. Ils ne sont plus que 54 millions quatre ans plus tard, 43 % de moins. Et pour certains pays, comme la Suisse, l’Allemagne ou la Pologne, les audiences sont même deux fois plus faibles.
Doit-on blâmer les horaires des matchs ? Il est vrai que les rencontres des équipes européennes ont été jouées en moyenne une heure et demie plus tôt qu’il y a quatre ans, ce qui n’est sans doute pas sans conséquence sur les audiences.
Mais la tendance ne semble pas s’inverser pour les quelques deuxièmes matchs qui ont déjà été joués à des horaires sans conteste plus avantageux. Dimanche, 17 millions d’Allemands ont suivi le match nul de la Mannschaft face à l’Espagne, en prime time, une baisse de 60% de l’audience comparée au deuxième match de la sélection allemande face à la Suède le 23 juin 2018, à 19 h. En face, la RTVE, le diffuseur espagnol, a perdu 400.000 téléspectateurs par rapport au deuxième match des Rojas contre l’Iran en 2018.
Même chose du côté anglais lors de leur second match contre les Etats-Unis à 19h vendredi : 11,9 millions de téléspectateurs contre 14,1 en 2018 contre le Panama.
Les audiences françaises tiennent le cap
Dans ce marasme européen, la France contient mieux la baisse. Les audiences du premier match des Bleus contre l’Australie étaient clairement en dessous de celles de 2018 contre la même équipe : 100.000 téléspectateurs en moins pour un match joué trois heures plus tard, et avec une nouvelle méthode de comptage de l’institut de mesure des audiences Médiamétrie qui aurait dû largement favoriser cette rencontre.
Samedi, 11,6 millions de Français ont suivi la victoire contre le Danemark, en hausse de 7% par rapport au deuxième match des Bleus en 2018 contre le Pérou, là aussi joué trois heures plus tôt. Rien de très réjouissant, mais rien de catastrophique non plus.
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Malgré ces audiences inquiétantes pour les diffuseurs européens, la Fifa semble satisfaite. « Les premiers chiffres suggèrent que la Coupe du monde est toujours aussi populaire« tenait à se rassurer l’instance internationale jeudi 24 novembre.
Du côté de la RTS, la chaîne publique suisse en langue française, on ne désespère pas non plus : « la baisse des audiences TV de cette coupe du Monde est plutôt bien compensée par la hausse des audiences numériques, indique la chaîne à Challenges. Nous avons par exemple eu 70 000 connexions à notre plate-forme en ligne lors du premier match de la Suisse. Mais il est clair qu’une Coupe du monde de football en novembre, ce n’est pas ancré dans les habitudes des téléspectateurs. »
En dehors du continent européen, pas de fiasco en vue. Aux Etats-Unis, la chaîne à péages Fox Sports indique avoir battu le record de téléspectateurs pour un match de football sur la télévision américaine anglophone lors du match contre l’Angleterre, avec une audience de 15 millions.