Rebecca Marino se souvient encore de sa première rencontre avec la légendaire Billie Jean King, pionnière du tennis féminin et ardente défenseure de l’égalité des genres depuis des décennies. C’était au US Open, à ses tout débuts chez les professionnelles.
« Elle organisait une réunion pour les recrues, pour les filles qui commençaient chez les pros, raconte la Canadienne. On pouvait lui poser les questions que l’on souhaitait, mais évidemment, nous étions toutes un peu gênées ! Essentiellement, elle nous avait dit d’aller à la poursuite de nos rêves. »
« Ç’a eu beaucoup d’impact sur moi et sur les autres joueuses qui étaient là », ajoute-t-elle.
Une dizaine d’années ont passé et mercredi, les deux femmes participeront à la conférence C2 Montréal. Marino, 81e mondiale, y a été invitée grâce à un partenariat avec Tennis Canada.
Car c’est connu, le parcours de l’athlète de 31 ans mérite que l’on s’y attarde. En 2013, après avoir atteint le 38e rang sur la WTA, la joueuse de la Colombie-Britannique a pris sa retraite, aux prises avec des enjeux de santé mentale.
Cinq ans plus tard, elle choisissait de reprendre sa raquette. Mais son retour vers l’élite du tennis a été parsemé d’embûches : des problèmes administratifs, des blessures, une pandémie…
Des obstacles qu’elle a traversés pour réintégrer le top 100 cette année, en attendant de continuer à grimper les échelons.
Pour une paie égale
Il ne sera toutefois pas uniquement question de santé mentale lors de son passage à C2 Montréal mercredi, peu avant celui de King. Marino parlera également d’égalité des sexes au tennis, un sujet qui lui tient aussi à cœur.
« Dans les tournois majeurs, les bourses sont maintenant équitables, ce qui est génial, pointe-t-elle. Mais j’ai l’impression qu’il y a encore du travail à faire. Dans les tournois de moindre catégorie, comme les 250, les hommes sont encore mieux payés que les femmes. »
« Mais si l’on compare le tennis aux autres sports, justement, j’ai l’impression que nous sommes les meneurs en ce qui a trait à l’égalité des sexes, poursuit Marino. Je pense aussi qu’il y a beaucoup de respect entre les joueurs et les joueuses. »
Une partie de son histoire
Bien sûr, durant la conférence, Marino risque aussi de revenir sur son propre parcours et les problèmes qui lui ont miné la vie au début de sa carrière.
Une histoire qu’elle a pris l’habitude de raconter, au fil des bonnes performances qu’elle a obtenues au cours des deux dernières années.
« Je ne suis plus dans cet état d’esprit. Je ne m’inquiète plus pour ma santé mentale. Mais je comprends que ça fait partie de mon histoire, pointe-t-elle. Je sais aussi que c’est très pertinent présentement, au moment où plusieurs personnes en parlent. »
« Les progrès que j’ai dû faire, les épreuves que j’ai dû traverser pour être où je suis aujourd’hui, je crois que c’est assez intéressant. Je suis contente d’en parler, car je perçois beaucoup de positif dans mon parcours aujourd’hui. »