Montrer le chemin à celles qui doutent. Dans son dernier livre intitulé Vivre selon ses valeurs comme Cléopâtre Darleux, la gardienne de l’équipe de France de handball a voulu rassurer ces femmes, qui comme elles, traversent ou ont traversé une période de grossesse durant leur carrière professionnelle. Une double vie que la sportive connaît bien, puisqu’elle a accouché de sa fille Olympe, en novembre 2019.
Celle qui évolue dans le club de Brest, en première division du championnat de France, appréhendait « la réaction de son club ». « C’est jamais le bon moment de s’absenter pour une équipe. Il y avait ce sentiment d’abandonner l’équipe », explique la gardienne.
« J’ai été agréablement surprise de revenir aussi vite »
Mais sa volonté de devenir mère est plus forte. Neuf mois de congés maternité plus tard, et la revoilà, déjà, sur les parquets. « Notre corps est vraiment magique, j’ai été agréablement surprise de revenir aussi vite. Je le conseille à toutes les sportives », enjoint la joueuse de handball. Une voix inspirante jusqu’aux plus hautes sphères des instances de handball à l’image de Philippe Bana, le président de la Fédération française qui, quelques minutes plus tôt, avait déclaré sur Europe 1 : « Cléopâtre Darleux, c’est une nouvelle génération de femmes, celles qui sont capables de montrer qu’elles sont à la fois joueuses, et mères. Des vraies femmes de combat ».
Une rémunération pendant la grossesse
Devenir mère pendant une carrière sportive, une décision difficile à prendre mais qui a été renforcée par une nouvelle convention : depuis mars 2021, les femmes peuvent être rémunérées pendant un congé maternité. Ce texte est devenu la première convention collective pour le sport professionnel pratiqué par des femmes. Une grande avancée pour elles.
« Le syndicat des joueurs et joueuses a beaucoup travaillé là-dessus et aujourd’hui, on a 12 mois de salaire contre trois auparavant, que ce soit pour une grossesse ou pour une blessure », se réjouit Cléopâtre Darleux au micro d’Europe 1 Sport. Et même si Cléopâtre Darleux n’en a pas bénéficié directement car sa grossesse a eu lieu en 2019, il est certain, selon elle, que « cette reconnaissance poussera de plus en plus de femmes à relever le défi d’avoir un enfant pendant une carrière ».
Cet heureux épisode n’a en aucun cas ôté tout esprit de guerrière chez la joueuse de handball. Bien au contraire. Cette double vie, de sportive professionnelle et de maman, a accentué sa soif de victoires.
L’ADN de la victoire
Cléopâtre Darleux est donc une femme de défi. Championne olympique en titre (à Tokyo en 2021), la joueuse professionnelle s’est fixée de nouveaux objectifs. À commencer par le prochain Euro qui débute dès le mois prochain (3 novembre), en Macédoine du Nord. Mais c’est surtout les Jeux olympiques de Paris 2024 qui pourraient marquer le point d’orgue de sa carrière. Remporter le titre, en France, devant son public, serait « un rêve » pour la gardienne des Bleues.
Et pour cela, elle compte bien travailler dur. Entre vie de famille et objectifs sportifs, le calendrier s’annonce bien chargé. Mais rien ne fait peur à la gardienne de but, elle qui a l’ADN de la victoire dans ses gênes. Soutenue par ses proches, la handballeuse est aujourd’hui épanouie dans sa vie professionnelle et personnelle. Et elle compte bien le démontrer sur les parquets de handball.