Une toute nouvelle plateforme pour diffuser du basket en France. Son nom? Skweek, clin d’oeil au crissement caractéristique des chaussures sur le parquet. Lancée ce mardi 27 septembre par la société Fedcom, la plateforme diffusera les compétitions acquises pour 4 ans en France et à Monaco, soit plus de 450 matchs par saison d’Euroligue et d’Eurocoupe, à un tarif de 7,99 euros par mois ou 69,99 euros par an.
« Le basket a beaucoup de potentiel en Europe, vante Oleg Petrov, directeur général de Fedcom Media et ex-DG de l’AS Monaco. C’est le sport numéro 1 aux Etats-Unis, numéro 2 en Europe encore loin du football. » La cible principale de cette nouvelle plateforme est très clairement les jeunes. Pas loin de partager le constat des promoteurs de la Super League qui voulaient redynamiser le football, le DG de Fedcom Media pense que « le basket est parfois un meilleur divertissement que le football, car plus tourné vers le show. Pour certains, deux mi-temps de 45 minutes sont trop longues, alors que le basket comporte plus de temps forts durant une rencontre. » Une équipe de cinq influenceurs a d’ailleurs été recrutée afin d’enrichir la plateforme et d’assurer sa promotion.
Monétisation d’ici 3 ans
La société russe Fedcom, spécialisée étonnamment dans la vente d’engrais et de céréales mais pas totalement inconnue dans le monde sportif pour autant (elle a été partenaire de l’AS Monaco), se donne du temps afin d’arriver à l’équilibre financier. « Les deux premières années seront consacrées au développement, précise Oleg Petrov. Puis il y aura les JO 2024 en France. Ce sera un bon tremplin pour la monétisation. » Le but serait de créer un endroit où l’abonné pourrait également acheter des produits dérivés afin d’augmenter sensiblement les marges.
Peu d’embauches ont été réalisées en direct. Seules dix personnes travaillent pour Fedcom Media, la majorité des journalistes et techniciens étant embauchés par des prestataires. Ex de RMC Sport, Cyril Méjane a été chargé de constituer l’équipe éditoriale. « Toutes les rencontres seront commentées en français explique-t-il. Nous aurons un dispositif particulier pour les rencontres des clubs français avec les commentateurs en nombre dans la salle à domicile et un journaliste au bord du terrain à l’extérieur. » De manière classique, toutes les rencontres seront disponibles en direct, et replay, agrémentées de reportages, documentaires et d’émissions. Quant au siège de la plateforme, un lieu devrait bientôt être annoncé.
Une distribution à parfaire
Des discussions sont toujours ouvertes concernant la distribution de cette plateforme, pour l’instant en OTT, avec des applications disponibles sur les stores Android et Apple. Le but est de toucher les futurs abonnés via leurs smartphones tablettes, télévisions intelligentes ou bien sûr leurs ordinateurs. L’Euroligue et l’Eurocoupe souhaitant une fenêtre en clair pour certaines rencontres, un match de chaque compétition sera diffusée gratuitement. Des discussions sont en cours pour une diffusion sur une chaîne en clair. La Chaîne L’Equipe serait intéressée.
La saison dernière, c’était cette même Chaîne L’équipe qui avait diffusé la compétition à partir du 19 novembre, et de sa onzième journée, la compétition n’ayant pas trouvé preneur malgré les bonnes performances de Monaco et Lyon-Villeurbanne.
Le spectre Mediapro a priori écarté
Derrière cette nouvelle plateforme, se trouve un oligarque russe, basé à Monaco, Aleksej Fedoricsev. Celui-ci a obtenu un passeport hongrois. Il est investi dans le sport monégasque, en ayant pris une participation majoritaire de la Roca Team le 27 janvier dernier, l’équipe de basket du Rocher.
Face au lancement de cette nouvelle plateforme, l’univers sportif ne peut s’empêcher de se souvenir du crash du diffuseur Mediapro, dont la chaîne Téléfoot n’a pas tenu une saison entière en 2020. « Il est normal d’avoir peur de cela, concède Oleg Petrov, j’ai été au coeur du problème Mediapro avec l’AS Monaco. Nous avons les fonds afin de financer le projet, et pas seulement pour ces quatre prochaines années. » Signe de la confiance de Fedcom, le groupe concède vouloir se positionner sur tous les prochains droits de basket: la Betclic Elite de la Ligue nationale de basket, et surtout la prestigieuse NBA. Il faudra attendre car celle-ci est sur beIN Sport, au moins jusqu’en 2024.