La droite campe sur ses positions. Si la majorité sénatoriale, composée des Républicains (LR) et de l’Union centriste (UC), a durci durant son examen au Sénat le projet de loi ouvrant la voie à une réforme de l’assurance-chômage, ce n’est pas pour lâcher du lest lors de la commission mixte paritaire (CMP), qui doit avoir lieu mercredi 9 novembre, prévient-elle. Avec cinq membres sur les quatorze qui la composent – sept députés et sept sénateurs –, elle y dispose d’autant de parlementaires que la coalition présidentielle.
Deux semaines après qu’Emmanuel Macron a appelé sur France 2 à « une alliance » avec la droite, évoquant notamment « les réformes du travail », les députés et sénateurs LR se savent en position de force à l’heure d’aborder les négociations sur ce texte. D’autant plus qu’ils partagent la philosophie générale de ce projet de loi présenté par le gouvernement comme « la première étape » pour arriver au plein-emploi – 5 % de chômage – d’ici à 2027. « Sur le fond, ça va dans la ligne qui est la nôtre, de restaurer la valeur travail, de faire en sorte qu’on sorte plus vite de l’assurance-chômage pour retourner à l’emploi de façon plus contraignante », explique le député des Vosges, Stéphane Viry (LR).
Reste donc à se mettre d’accord avec le camp présidentiel sur les « curseurs et la temporalité » des mesures, explique l’élu. Face à ce pas de deux entre le gouvernement et la droite, la gauche en est rendue à faire de la figuration. « C’est un texte dogmatique destiné à taper sur les chômeurs et à durcir la ligne de la majorité pour montrer qu’ils sont capables de travailler avec la droite », tance le député du Calvados, Arthur Delaporte (Parti socialiste), qui déplore n’avoir « eu aucun contact avec le gouvernement ».
« Il faut réaffirmer le caractère assurantiel du système »
« Je pense que le gouvernement a intérêt à faire un pas en notre direction », affirme pour sa part la corapporteuse du projet de loi au Sénat, Frédérique Puissat (LR). Si les discussions doivent se poursuivre mardi, les sénateurs de droite et centristes souhaitent voir conserver dans le texte final les deux mesures qu’ils ont adoptées en séance publique, contre l’avis du gouvernement, restreignant l’accès à l’assurance-chômage aux salariés en CDD qui refusent trois CDI « d’une rémunération au moins équivalente » en douze mois et aux intérimaires dès le premier refus. Pour Frédérique Puissat, « il est hors de question de lâcher » sur ces deux points, car « il faut réaffirmer le caractère assurantiel du système, qui doit protéger les gens qui sont privés d’emploi de façon involontaire ».
Il vous reste 55.57% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.