Entre 2000 et 2020, les coûts de la santé ont pratiquement doublé. Vos primes d’assurances les financent à hauteur de 31,5 milliards de francs par an. La RTS a analysé les dépenses pour comprendre où va cet argent.
Comme la majorité des Romands, vous payez probablement près de 400 francs par mois pour votre assurance-maladie obligatoire. Cela correspond à 4800 francs par an ou 13,15 francs par jour.
Par ce biais, vous financez le système santé, pour vous comme pour les autres, de la petite pilule à la plus lourde opération. Pour mieux comprendre où va cet argent, nous avons converti les primes en nombre de jours de cotisation nécessaires pour couvrir chaque prestation.
Commençons par la plus gourmandes d’entre elles, les médicaments. Plus de trois mois de primes sont nécessaires pour assurer les 6,6 milliards dépensés par an pour nos remèdes (sur assurance ou en vente libre), selon les chiffres de 2020.
En deuxième position, les visites dans le cadre d’un suivi médical ordinaire, les consultations de spécialistes, les opérations en ambulatoire. L’assuré cotise 58 jours de primes à 13,15 francs pour ces soins.
Le montant est pratiquement équivalent en ce qui concerne les hospitalisations, soit 760 francs annuellement.
Enfin, il faut une cinquantaine de jours pour financer les consultations en urgence, chez un médecin ou à l’hôpital.
Au total, les médicaments, les hospitalisations et les interventions – urgentes ou non – absorbent donc huit mois de cotisations obligatoires au système de santé. Le solde comprend par exemple les coûts administratifs, les soins en EMS ou les outils de diagnostic.
Une hausse continue
Dans chaque domaine de la santé, la facture a au moins doublé depuis 2020. Certaines dépenses augmentent plus vite que d’autres. Les remboursements de médicaments et appareils connaissent la plus forte croissance. Ils pèsent désormais plus que les hospitalisations.
Les hospitalisations progressent moins vite grâce au développement de l’ambulatoire (lire à ce sujet : La progression de l’ambulatoire a coûté des milliards de francs aux assurés).
La plus forte augmentation se situe au niveau d’une catégorie jusqu’ici plus modeste: les analyses en laboratoires et la radiologie. Ces prestations ont vu leur facture plus que tripler en 20 ans, passant de 2,8 à 7,2 milliards.
Tybalt Félix
