La députée Aurore Bergé (Renaissance) a dénoncé dans une question au gouvernement les « hommes qui frappent leur femmes », dans une allusion claire au député Adrien Quatennens, dont le groupe LFI a vertement répliqué, une de ses membres recevant un rappel à l’ordre. Citant des exemples de femmes victimes de violences par leur compagnon et pour qui « tout a commencé par une gifle », la présidente du groupe Renaissance a demandé aux victimes : « Dès que vous recevez une gifle, allez porter plainte. Il ne faut pas avoir peur ».
Des allusions aux premières réactions de députés LFI et de Mélenchon
Elle a enchaîné par une allusion explicite aux premières réactions de députés LFI et de Jean-Luc Mélenchon à l’affaire Adrien Quatennens, qui a reconnu avoir giflé sa femme, et qui fait l’objet d’une plainte déposée par cette dernière. « Depuis plusieurs semaines on loue la vertu de celui qui reconnaît des faits de violences conjugales, on entend ceux qui parlent de leur affection pour un homme qui frappe sa femme », a-t-elle tancé.
« On jette en fait des dizaines d’années de combat de nos associations qui ont permis aux victimes d’être accompagnées par la seule voix qui peut mettre un terme à leur souffrance, la voix judiciaire », a poursuivi la présidente de groupe.
Sandrine Rousseau répond par un signe féministe
Si des députés de la majorité ont applaudi, son intervention a fait gronder les députés LFI, certains interpellant bruyamment Aurore Bergé, quand d’autres se contentaient de la regarder. L’écologiste Sandrine Rousseau a elle répondu à la déclaration d’Aurore Bergé par un signe féministe, un triangle formé avec ses mains représentant un utérus.
Tentant de contenir cette bronca, la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet a infligé un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal à l’insoumise Danièle Obono, ce qui prive celle-ci du quart de son indemnité parlementaire pendant un mois.
Danièle Obono réclame un milliard d’euros pour financer la lutte
La députée LFI a expliqué à la sortie de l’hémicycle qu’elle réclamait « un milliard d’euros » dans le budget alloué à la lutte contre les violences faites aux femmes, une revendication de plusieurs associations. Elle a dénoncé une « manipulation extrêmement indécente de Mme Bergé », et « un cirque absolument minable », des députés LFI rappelant les faits reprochés à Damien Abad ou Gérald Darmanin.
La Première ministre Élisabeth Borne a elle insisté sur l’action du gouvernement, « l’égalité entre les femmes et les hommes » étant la « grande cause des quinquennats d’Emmanuel Macron ». « Seule l’institution judiciaire peut déterminer les faits, dire le droit et sanctionner. La lutte contre les violences conjugales est un combat fondamental », a-t-elle martelé, sous les protestations des insoumis.
« Je ne crois pas qu’il soit démocratiquement sain que des décisions de l’autorité judiciaire soient commentées ici, dans l’enceinte du pouvoir législatif par un membre de l’exécutif », a tonné la locataire de Matignon.