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Addis-Abeba et les rebelles du Tigré acceptent des pourparlers sous l’égide de l’UA – Jeune Afrique

Addis-Abeba et les rebelles du Tigré acceptent des pourparlers sous l’égide de l’UA – Jeune Afrique


C’est Redwan Hussein, conseiller à la Sécurité nationale du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, qui l’a annoncé, ce mercredi 5 octobre : Addis-Abeba a « accepté » l’invitation de l’UA à des pourparlers prévus ce week-end en Afrique du Sud. Le chef des rebelles du Tigré, Debretsion Gebremichael, s’est lui aussi dit « prêt » à envoyer des négociateurs.

Selon une lettre adressée aux deux parties par le président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, ces négociations ont pour but de travailler à la résolution d’un conflit qui dure depuis près de deux ans.

« [L’UA] a envoyé une invitation à des discussions de paix. Le gouvernement de l’Éthiopie a accepté cette invitation, dans la lignée de notre position de principe concernant la résolution pacifique du conflit et la nécessité de discussions sans conditions préalables », a indiqué Redwan Hussein, mercredi matin, dans un tweet.

La veille, dans la soirée, Debretsion Gebremichael avait publié un communiqué dans lequel il indiquait à Moussa Faki Mahamat être prêt à envoyer « une équipe de négociateurs en Afrique du Sud », tout en demandant des « clarifications sur certaines questions ». « Y aura-t-il des acteurs supplémentaires invités en tant que participants, observateurs ou garants ? Quel rôle envisagez-vous pour la communauté internationale », a-t-il aussi demandé.

Des discussions menées par Obasanjo

La lettre d’invitation de l’UA évoque des »discussions entre les deux parties » et ne cite que le gouvernement éthiopien et les rebelles, semblant indiquer que l’Érythrée voisine d’Issayas Afeworki, dont l’armée épaule les forces gouvernementales éthiopiennes, n’est pas invitée. Les rebelles tigréens ont toujours affirmé qu’ils refuseraient la présence d’Asmara à d’éventuels pourparlers.

La porte-parole du président de la Commission de l’UA, Ebba Kalondo, a expliqué que les détails seraient communiqués « au moment opportun, en consultations avec les parties ». La missive de Moussa Faki Mahamat Faki indique aussi que les discussions se feront sous l’égide de l’ex-président nigérian, Olusegun Obasanjo – envoyé spécial de l’UA pour la Corne de l’Afrique –, assisté de l’ancien président kényan, Uhuru Kenyatta, et de l’ex-vice-présidente sud-africaine, Phumzile Mlambo-Ngcuka.


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Après cinq mois de trêve, qui avaient laissé entrevoir des espoirs de négociations de paix, les combats ont repris le 24 août entre les rebelles et l’armée fédérale. Déjà venu en septembre, l’envoyé spécial américain pour la Corne de l’Afrique Mike Hammer (et ancien ambassadeur des États-Unis en RDC) est de retour dans la région depuis le 3 octobre pour « parvenir à une cessation immédiate des hostilités dans le nord de l’Éthiopie et soutenir le lancement de pourparlers de paix sous l’égide de l’Union africaine », selon le département d’État. Il était ce jeudi à Nairobi, selon l’ambassade américaine au Kenya.

À huis clos

Le conflit a commencé en novembre 2020, quand Abiy Ahmed a envoyé l’armée fédérale au Tigré pour en déloger les dirigeants du gouvernement régional, qui contestaient son autorité et qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires sur place. Les hostilités se déroulent largement à huis clos, le nord de l’Éthiopie étant interdit aux journalistes et le Tigré largement coupé du monde.

Selon des sources concordantes, les forces éthiopiennes et les troupes érythréennes prennent le Tigré en tenailles, menant des offensives sur plusieurs fronts. En septembre, l’armée d’Afeworki a franchi la frontière en plusieurs endroits, mais elle a peu progressé et les positions sur le terrain ont peu évolué ces dernières semaines, malgré des combats meurtriers.


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Deux millions de déplacés

Rapidement défaits en novembre 2020, les rebelles ont repris mi-2021 le contrôle de l’essentiel du Tigré lors d’une contre-offensive qui les a vus s’approcher d’Addis Abeba. Ils s’étaient ensuite repliés vers le Tigré et accusent depuis le gouvernement « d’assiéger » la région, ce que ce dernier dément.

Le bilan de cette guerre meurtrière est inconnu. Mais elle a déplacé plus de deux millions de personnes et des centaines de milliers d’Éthiopiens sont menacés de famine, selon l’ONU.

Le Tigré et ses six millions d’habitants sont privés depuis plus d’un an d’électricité, de télécommunications, de services bancaires ou de carburant, et l’ONU a totalement interrompu l’acheminement de son aide humanitaire depuis la reprise des combats.

(Avec AFP)



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