Un mort, quinze blessés graves. Fin 2014, l’incendie du foyer pour requérants d’asile des Tattes, à Vernier, marquait les esprits. Huit ans après, l’affaire arrive devant le Tribunal de police, chargé de donner des réponses: existe-t-il des responsables du drame, ou était-ce la faute à pas de chance?
Les accusés entendus ce lundi contestent toute faute. Le résident de la chambre d’où est parti le feu se dit sûr, malgré les litres de bière bus, d’avoir bien éteint la plaque chauffante et les mégots avant de quitter les lieux. Les deux agents de sécurité n’ont pas davantage le sentiment d’avoir fauté. Il leur est reproché d’avoir abandonné les résidents des étages à leur sort en ne les alertant pas, préférant tenter de lutter contre le feu (en contradiction avec le schéma idoine alarmer, puis secourir, enfin seulement lutter contre les flammes) avant d’être refoulés par la fumée.
Le premier juge qu’il lui fallait vérifier si la pièce était vide. Il n’a pas pensé qu’il favoriserait la diffusion de la fumée en l’ouvrant. «Je ne réfléchis pas, je me focalise sur la chambre, pas sur le reste du bâtiment.» Le second évoque le stress, son désir d’aider son collègue et l’impossibilité d’accéder aux étages déjà enfumés. «Dans ce cas, on ne peut pas faire évacuer.» Les deux indiquent que l’alarme sonnait fort, les fondant à penser les occupants avertis; ils n’auraient en outre pas reçu de consignes sur la manière d’évacuer, malgré des précédents. L’ex-chef de la sécurité incendie de l’Hospice, mis en cause sur le tard, sera entendu mardi.