MONTRÉAL – Kim Clavel vient de connaître le camp d’entraînement le plus difficile de sa carrière.
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La boxeuse québécoise a tenu à sortir de sa zone de confort en vue de son combat d’unification contre la Mexicaine Yesica Nery Plata (28-2-0, 3 K.-O.). Jeudi soir, à la Place Bell, Clavel (16-0-0, 3 K.-O.) mettra son titre mondial des mi-mouches du WBC à l’enjeu et tentera de subtiliser la ceinture de la WBA que possède sa rivale.
«Ç’a été un camp d’entraînement excessivement difficile», a affirmé la pugiliste de 32 ans, lundi, lors d’une conférence de presse tenue au Casino de Montréal.
«C’était la première fois que par moments, je disais à mon préparateur physique que je ne pensais pas être en mesure de terminer certains entraînements. Je finissais parfois à quatre pattes, mais je finissais toujours. Nous avons été puiser dans quelque chose que je ne savais pas que j’avais.»
D’ailleurs, Clavel souhaitait ajouter des degrés de difficulté supplémentaires dans sa préparation.
«C’était la demande que j’ai faite à mon équipe. Je voulais que ça soit dur. Ce l’est toujours, mais là c’était une coche de plus.»
Faire face à l’adversité
Il n’est pas rare de voir certains boxeurs prendre les choses un peu plus à la légère quand ils obtiennent finalement un titre mondial tant convoité. Clavel a réalisé ce rêve en juillet dernier, quand elle a vaincu Yesenia Gomez à sa première chance pour une ceinture.
«Devenir champion du monde, ça amène une certaine confiance. […] Pour Kim, c’est devenu un élément extrêmement motivateur, a souligné son entraîneuse Danielle Bouchard. C’est le camp où j’ai vu Kim plus motivée que jamais.»
«On ne voit pas ça très souvent», a ajouté la femme qui œuvre dans le milieu de la boxe depuis plusieurs décennies.
Le clan Clavel a passé une partie de son camp d’entraînement en République dominicaine. La championne en a bavé dans le sable et sous la chaleur. Tout ça dans l’objectif de se débrouiller si jamais Plata prend le dessus.
«Si le combat est encore plus dur que tu l’avais imaginé et si un round est plus difficile, tu te dois d’avoir déjà connu cette douleur-là. Je voulais que ce soit du déjà-vu si jamais je suis à bout de souffle et que je sens le sang dans le fond de ma gorge», a expliqué Clavel.
Négligée
C’est par ailleurs la première fois que Clavel n’est pas la favorite des preneurs aux livres et des experts en vue de l’un de ses combats. Plata est en effet pressentie pour l’emporter, elle qui est notamment la première au classement de sa division selon le site spécialisé boxrec.com. La Québécoise pointe quant à elle au troisième échelon de ce palmarès.
«C’est une motivation supplémentaire de savoir que je suis la négligée, a déclaré Clavel. Je ne porte pas les mêmes souliers que d’habitude. Ça me donne faim. Je veux prouver que je suis une gagnante.»
La nouvelle coqueluche de la boxe québécoise a aussi affirmé qu’elle souhaitait s’emparer de toutes les ceintures chez les mi-mouches après s’être défaite de Plata. Depuis samedi, la Costaricaine Yokasta Valle (27-2-0, 9 K.-O.) possède les titres de l’IBF et de la WBO.
Une étape supplémentaire pour Marie-Pier Houle
MONTRÉAL – Marie-Pier Houle s’apprête à disputer le premier combat de huit rounds de sa jeune carrière professionnelle.
Ce nouveau défi, la pugiliste de Terrebonne le vivra contre la Manitobaine Olivia Gerula (19-19-3, 3 K.-O.) ce jeudi, en sous-carte du duel Clavel-Plata.
«Je l’attends depuis longtemps, ce premier huit rounds, a-t-elle déclaré. Ça représente la deuxième étape de ma carrière. Enfin, j’arrive dans les combats qui me mèneront à des affrontements pour des titres mineurs et éventuellement, à un combat de championnat du monde.»
Houle (7-0-1, 2 K.-O.) croit que d’être plus longtemps dans le ring est une excellente chose.
«Je vais avoir plus de temps pour m’installer dans mon combat. Six rounds, ça va vite et quatre rounds, c’est épouvantable. Avec ce nouveau défi, je dois être au maximum de ma condition physique.»
«Plus on fait de rounds, plus on a de chances d’en gagner et c’est moins dangereux sur les décisions.»
Un gala paritaire
Le gala présenté à la Place Bell, à Laval, sera le premier événement de boxe paritaire de l’histoire du Québec. En effet, il y aura trois combats féminins et autant d’affrontements chez les hommes.
En plus de Clavel et de Houle, la Montréalaise Caroline Veyre (1-0-0, 0 K.-O.) se mesurera à la Mexicaine Estefania Gonzalez Franco (3-5-0, 0 K.-O.).
«Ce sera un moment historique pour la boxe féminine au Québec et je suis très heureuse d’en faire partie, a exprimé la boxeuse de 34 ans. Je suis en superbe forme. Depuis mon premier combat chez les pros [le 6 août dernier], je n’ai pas quitté de gymnase et j’ai travaillé très fort.»