La société ZeroAvia vient de passer un cap significatif dans son développement. Son Dornier 228, un bimoteur à dix-neuf places 100% électrique, vient en effet de compléter un vol de dix minutes parti de l’aéroport de Cotswold au Royaume-Uni. Parmi les investisseurs qui financent ce succès, on retrouve le gouvernement local, fort d’une position de leader sur le marché des licornes en Europe.
Depuis ses débuts, ZeroAvia a levé pas moins de 140 millions de dollars avec notamment British Airways et United Airlines à bord. Les ambitions de l’entreprise sont claires : faire appel à de l’hydrogène renouvelable pour révolutionner le marché de l’aviation civile. Le concepteur souhaite même bientôt proposer des trajets longue distance avec des aéronefs capables d’accueillir plus de cent passagers. Mieux encore : grâce à sa propre solution de propulsion, le fabricant assure pouvoir rendre n’importe quelle machine compatible. Demain, votre ERJ 135 sera donc peut-être bien moins polluant qu’aujourd’hui.
Calendrier de déploiement
Selon ZeroAvia, qui est en passe de certifier sa technologie à hydrogène pour la rendre accessible aux compagnies aériennes, de premières lignes publiques pourraient ouvrir pas plus tard qu’en 2025. On ne sait pas encore qui seront les affréteurs à signer en premier lieu, néanmoins la présence d’United à bord laisse penser que des expérimentations auront probablement lieu aussi aux États-Unis. Pour commencer, seuls les petits avions seront toutefois éligibles.
Un an plus tard, ZeroAvia compte cependant passer à la vitesse supérieure en équipant des fuselages de quarante à quatre-vingts places. Un chiffre qui doublera dès 2030, avec des ambitions pour les gros porteurs portées à 2040. Dans le même temps, le projet devra toutefois faire face à la fusée Starship de SpaceX, qui compte également viser le long-courrier, mais à une vélocité bien supérieure…
Le Dornier 228, une valeur sûre
Le choix d’un Dornier 228 pour ce premier vol britannique n’a rien d’anodin. Cet appareil date en effet de 1982 et près de deux cents unités sont encore en circulation selon les données officielles. Surnommé le “camion du ciel”, ce modèle est réputé pour d’excellentes performances sur terrain court. Seul bémol : il n’existe à ce jour qu’un seul simulateur en bonne et due forme dans le monde, et il faut se rendre en Allemagne pour l’utiliser.
Pour alimenter le Dornier 228, le constructeur a à l’origine choisi de miser sur des turbopropulseurs Garrett TPE331. On les retrouve aussi sur d’autres avions réputés, comme le Cessna 441 Conquest 2 ou encore le BAe Aerospace Jetstream 41.