Le ministère de l’Environnement du Québec autorise finalement Ray-Mont Logistiques, une importante entreprise de transport de grain, à démarrer ses activités de transbordement de conteneurs sur son terrain du quartier montréalais d’Hochelaga-Maisonneuve.
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Québec en a fait l’annonce par communiqué, en toute fin d’après-midi vendredi. Benoit Charrette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, n’était pas disponible pour une entrevue.
L’autorisation de Québec se limite, insiste-t-on, à la première phase de développement du site. L’entreprise est donc autorisée à y entreprendre des activités de camionnage, de manipulation et d’entreposage de conteneurs, telles que présentées au printemps dernier. Tout autre développement futur devra faire l’objet d’une nouvelle permission, nous a-t-on précisé au cabinet.
Imposition d’un couvre-feu
Ainsi, le ministère imposera à Ray-Mont Logistiques des seuils de bruits, une interdiction de toute activité entre 19h00 et 7h le matin, une limite quotidienne de 1500 déplacements de conteneurs, en plus d’une limite d’entreposage de 5000 conteneurs.
Les conteneurs pourront bien sûr y être empilés, mais leur hauteur ne devra jamais excéder huit conteneurs. De plus, selon le communiqué, l’entreprise s’engagerait à respecter le programme de «climat sonore» établi, et à apporter les «correctifs nécessaires en cas dépassement». Des opérations de mesure de bruit sont aussi prévues «à raison d’une fois aux trois mois», et ce, pour au moins une année.
Forte opposition citoyenne
Le terrain de 2,5 millions de pi2, une friche industrielle occupée pendant un siècle par la Canadian Steel Foundries, a été acheté par Ray-Mont Logistiques en 2016 pour y déménager ses activités.
Depuis, l’entreprise compose avec une forte opposition, selon les périodes, provenant tant de l’administration municipale que de citoyens du quartier, opposés à l’implantation d’une plateforme logistique sur le terrain qu’ils s’étaient approprié au fil des années avec l’espoir de le voir transformer en parc.
Or, au grand dam des citoyens voisins, jamais depuis le départ de la fonderie en 2005, la Ville de Montréal n’a modifié le zonage de ce vaste terrain de la rue Notre-Dame Est, voisin du Port de Montréal, et traversé par les emprises du Canadien National.
Future plateforme
Appelé à réagir, Ray-Mont Logistiques a indiqué que cette autorisation constituait «un point charnière» dans la réalisation de son projet «plateforme logistique intermodale». Cette dernière devrait permettre, à terme, de réunir l’ensemble de ses activités montréalaises.
«Nous avons fait preuve de rigueur pour démontrer que nos activités respectent les normes les plus strictes du ministère et de la Ville, a déclaré par communiqué, son pdg Charles Raymond. Nous sommes maintenant tournés vers l’avenir et demeurons déterminés à poursuivre le dialogue pour assurer la meilleure implantation possible de nos activités dans le secteur.»
On se souviendra que Michel Leblanc, pdg de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, avait pris sa défense au printemps dernier. «C’est un parfait exemple du syndrome “pas dans ma cour”. C’est comme si le voisinage venu vivre autour d’un aéroport comme celui de Dorval réclamait la fermeture de l’aéroport.»
Le port et les activités de logistiques qui l’entourent sont, disait-il, des «infrastructures stratégiques essentielles» avec lesquelles il faut apprendre à vivre.