TEMPE, Arizona | Espérant trouver de l’or depuis des décennies en Arizona, les Coyotes demeurent pour l’instant la risée de la Ligue nationale de hockey, ayant ouvert leur saison locale, vendredi soir, dans un aréna contenant tout juste 5000 spectateurs.
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Le dossier peut sembler « ridicule » ou « gênant » pour un club professionnel. Pendant ce temps, à Québec, les nostalgiques des Nordiques rêvent toujours d’accueillir une équipe au Centre Vidéotron. Bien au fait de ce qui se dit dans la Belle Province, le Québécois André Tourigny, entraîneur-chef des Coyotes, apporte toutefois un bémol.
« Je compare l’équipe ici à un gisement minier, a-t-il illustré, avant le match prévu en soirée contre les Jets de Winnipeg. Quand tu trouves le gisement minier, ça coûte cher pour aller trouver le minerai, que ce soit de l’or ou quoi que ce soit d’autre. Surtout, ça prend du temps. Un coup que tu l’as trouvé et que ça commence à produire, c’est là que ça devient intéressant.
« Présentement, les Coyotes sont en train d’investir et de bâtir ça, a ajouté l’entraîneur de 48 ans. Avec le nouveau projet d’aréna, si ça passe, on aurait notre nouveau domicile à Tempe dans le futur et ça commencerait à payer. »
Un marché de hockey ?
La comparaison de Tourigny est intéressante, mais force est de constater que les prospecteurs entourant les Coyotes, à commencer par le commissaire Gary Bettman, ont commis quelques erreurs durant leur recherche pour trouver l’or. Depuis l’arrivée de l’équipe dans la grande région de Phoenix en 1996, soit il y a plus de 25 ans, ils n’ont jamais pu sortir le pic, faisant plutôt « pic-pic ».
« Ce n’est pas tous les gens au Québec qui comprennent l’ampleur du marché, a encore plaidé Tourigny. Nous sommes dans l’une des régions les populeuses aux États-Unis, c’est aussi un marché qui est en pleine croissance depuis 20 ans. »
Mario Duhamel, adjoint à l’entraîneur chez les Coyotes, persiste aussi à croire que l’avenir est prometteur en Arizona.
« D’emblée, on comprend les gens à Québec, on leur souhaite d’avoir une équipe un jour, mais le marché ici est tellement extraordinaire, a qualifié Duhamel. Il faut venir le voir pour le comprendre. En déménageant ici [avant la saison 2021-2022], j’ai moi-même été surpris. Il y a évidemment moins de joueurs de hockey au pied carré, mais c’est en développement. Il y a un engouement, une effervescence. C’est une mine d’or ici pour le futur, un très très bon marché de hockey et il y a de l’argent à faire, ça c’est sûr. »
Du travail à accomplir
Reste à voir si la mine d’or devant se cacher dans la grande région de Phoenix est exploitable ou non. Pour l’heure, les Coyotes devraient disputer leurs matchs locaux au petit « Mullett Arena », sur le campus de l’Université d’État de l’Arizona, pour au moins trois saisons.
« On est agréablement surpris de la beauté de l’amphithéâtre, a par ailleurs noté Duhamel, à propos du nouveau domicile des Coyotes. C’est sûr qu’il est plus petit que les autres [à travers la LNH], mais il y a un cachet. De notre côté, de l’intérieur, nous sommes là pour jouer au hockey et coacher. Que l’aréna contienne 2000, 5000 ou 20 000 personnes, un moment donné, tu as un travail à faire. »
Tout juste avant la rencontre de vendredi soir, le président des Coyotes Xavier A. Gutierrez s’est adressé aux partisans rassemblés autour d’un tapis rouge, assurant que les dirigeants en place avaient l’argent, la volonté et le leadership « pour mener à terme le projet ».
♦ Le Canadien de Montréal visitera une première fois les Coyotes de l’Arizona au « Mullett Arena », le 19 décembre prochain.
Prêcher dans le désert
Quand on se dirige vers la sortie de l’aéroport de Phoenix, une affiche géante saute aux yeux et vient rappeler que le prochain Super Bowl, grand-messe du football américain, aura lieu en Arizona, en février 2023. D’ici là, le Championnat de NASCAR est annoncé en grande pompe au début du mois de novembre tandis que les Coyotes semblent se perdre un peu dans le paysage sportif.
Le club de la Ligue nationale de hockey fait une fois de plus jaser, sans doute pour les mauvaises raisons, en emménageant dans un aréna de 5000 places. Solution temporaire pour au moins trois saisons, l’amphithéâtre est situé à Tempe, sur le superbe campus de l’Université d’État de l’Arizona (ASU), où les Sun Devils rayonnent.
« C’est un peu bizarre de savoir que les Coyotes, qui représentent une équipe professionnelle, sont sur le campus, a convenu Zach Rosiewicz, un étudiant croisé non loin du Mullett Arena. Dans mon cas, j’ai vécu en Arizona toute ma vie et je suis un grand fan de hockey. J’aimerais évidemment aller voir un match ou deux cette saison, même si les prix sont assez élevés. Au moins, ça va aider à payer les rénovations faites au stade [de football]. »
Un meilleur avenir à Tempe ?
Quand on marche sur le campus, entre les multiples infrastructures servant à l’athlétisme, au football, au tennis et à bien d’autres disciplines, une phrase significative est gravée au sol : « I came here to build the future. »
Va savoir si ces mots visant à inspirer les étudiants peuvent aussi être associés aux Coyotes. Sont-ils venus ici pour bâtir le futur ?
« Il ne faut pas être trop durs à l’endroit des Coyotes, a plaidé Paul Gheduzzi, un partisan de l’équipe venu de Philadelphie pour assister à ce match d’ouverture au Mullett Arena, vendredi soir. Ils sont ici, car c’est une solution temporaire. À Tempe, les gens vont venir voir les matchs, davantage qu’à Glendale, où c’était un peu loin pour les personnes qui travaillent pour les grandes sociétés. »
En plus de son déplacement en provenance de Philadelphie, Gheduzzi notait avoir payé 290 $ pour assister, dans la section du bas, au match de vendredi soir. Il comptait débourser une somme semblable pour la partie de dimanche entre les Coyotes et les Rangers de New York.