in

Jonathan David, buteur de sang-froid au service du LOSC

Jonathan David, buteur de sang-froid au service du LOSC


Jonathan David lors de LOSC-Strasbourg, au stade de la Meinau, le 14 octobre 2022.

Après avoir enchaîné deux victoires d’affilée pour la première fois de la saison, le Lille Olympique Sporting Club (LOSC) affronte Monaco, dimanche 23 octobre (20 h 45), au stade Pierre-Mauroy. Se rapprochant du peloton de tête du championnat, alors qu’un quart de la saison s’est écoulé, les hommes de Paulo Fonseca compteront une fois encore sur Jonathan David.

Auteur de deux buts vendredi 14 octobre à Strasbourg, le joueur est monté temporairement sur la première marche des meilleurs buteurs de la L1, avec un total de neuf réalisations en onze matchs (à égalité avec le Parisien Neymar), avant de se voir doubler d’une unité par Kylian Mbappé vendredi 21 octobre (10 buts) au terme d’Ajaccio-PSG.

Lire aussi : Erling Haaland, nouveau phénomène et insatiable buteur de Manchester City

Par ailleurs, l’attaquant international canadien a dépassé Eden Hazard dans les tablettes du LOSC (37 buts contre 36), devenant accessoirement le buteur le plus prolifique du club en L1 au XXIe siècle. Le tout, à 22 ans, au début de sa troisième saison avec les Dogues.

Transféré en provenance du club belge de La Gantoise à l’été 2020, le jeune Jonathan David avait alors enfilé le costume du joueur le plus cher de l’histoire du LOSC (transaction estimée à 27 millions d’euros, hors bonus).

« Les événements n’ont pas de prise sur lui »

Scruté chaque week-end, le buteur était resté muet lors de ses treize premières apparitions (dix en championnat, trois en coupe d’Europe). D’autres joueurs de son âge auraient perdu confiance en eux, mais pas Jonathan David. « Honnêtement, dans le vestiaire, j’avais l’impression d’avoir un joueur de la trentaine à côté de moi, témoigne son ancien coéquipier Jérémy Pied. Et vu son rendement à l’entraînement, personne n’a remis en question ses qualités. »

Malgré cette période de disette, sa générosité dans l’effort, palpable en matchs comme à l’entraînement, s’avère précieuse pour son équipe. Finalement, le Canadien débloque son compteur face à Lorient, le 22 novembre, et enchaîne ensuite les buts tout le reste de la saison. Il grimpe à 13 réalisations en L1, dont une au Parc des Princes lors d’une victoire lilloise qui se révélera décisive dans l’obtention du titre de champion de France au printemps 2021.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Ligue 1 : Lille, un champion de France sans public mais pas sans mérite ni passion

Quand les prestations de son compère d’attaque, le Turc Burak Yilmaz, perdent de leur éclat la saison suivante, celles de Jonathan David, elles, montent en puissance. Au-delà de son sang-froid pour finir les actions, « sa plus grande force en tant qu’attaquant, c’est son intelligence dans les déplacements », insiste auprès du Monde Jocelyn Gourvennec, son entraîneur au LOSC la saison dernière.

« C’est un joueur très intelligent. (…) Il comprend où sont les espaces. Je suis très heureux de voir ce qu’il fait pour l’équipe, notamment dans son pressing », déclarait l’actuel coach des Dogues, le Portugais Paulo Fonseca, en conférence de presse, après le dernier match à Strasbourg. « C’est l’un des joueurs les plus faciles avec qui jouer sans avoir besoin de le connaître », complète son ancien coéquipier, Jérémy Pied.

En décembre 2021, l’agent de Jonathan David, Nick Mavromaras, affirme à la radio que la deuxième saison de son poulain dans le Nord sera la dernière. L’avenir va lui donner tort. La deuxième partie de saison 2021-2022 du joueur canadien est plus timide, celui-ci ne part pas lors du mercato estival. Les déclarations de son représentant ont-elles pu jouer en sa défaveur ? « Non, je ne pense pas que ça l’a influencé, évacue Jocelyn Gourvennec. Jonathan est très stable émotionnellement. Sur le terrain, il ne s’embrouille jamais avec personne. Vous pouvez le provoquer, il ne bouge pas. Les événements n’ont pas de prise sur lui. » De quoi justifier son surnom d’« Iceman », au-delà du climat de son pays.

Nouvelle génération canadienne

En revanche, le technicien pointe un « manque de fraîcheur » pour justifier cette baisse de rendement. Elément incontournable de l’équipe lilloise, Jonathan David a aussi beaucoup voyagé pour participer aux éliminatoires de la Coupe du monde avec son équipe nationale en 2022.

Né à New York à l’aube du nouveau millénaire, le jeune homme aurait pu représenter les Etats-Unis, mais aussi Haïti, le pays de ses parents, où il a passé les six premières années de sa vie. Il a finalement choisi de défendre les couleurs du Canada. C’est sur sa terre d’adoption, qu’il avait commencé le soccer, du côté d’Ottawa, au début des années 2010.

Avec son compatriote Alphonso Davies, l’ailier polyvalent et virevoltant du Bayern Munich, Jonathan David incarne aujourd’hui la nouvelle génération canadienne qui a donné envie à des binationaux, tel le milieu portugais canadien du FC Porto, Stephen Eustaquio, de représenter les Canucks.

Ainsi, le Canada s’est qualifié pour la Coupe du monde (du 20 novembre au 18 décembre) en terminant en tête du tour final des qualifications de la zone Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes. Historique pour un pays qui n’avait jusqu’ici participé qu’à une seule phase finale de la compétition dans toute son histoire (en 1986). « En tant que collectionneur de maillots, je lui en ai demandé un du Canada ! », glisse l’ex-coéquipier de l’attaquant lillois Jérémy Pied.

En attendant de croiser la route de la Belgique, de la Croatie et du Maroc, les adversaires de la sélection canadienne, au Qatar, Jonathan David a encore l’occasion de montrer les crocs dimanche face à l’AS Monaco en Ligue 1.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

« Les relations entre les multiples sensibilités du catholicisme et les différentes droites sont plus complexes qu’il n’y paraît »

« Les relations entre les multiples sensibilités du catholicisme et les différentes droites sont plus complexes qu’il n’y paraît »

« L’interconnexion des marchés européens de l’électricité est un atout qu’il serait mal avisé de remettre en cause »

« L’interconnexion des marchés européens de l’électricité est un atout qu’il serait mal avisé de remettre en cause »