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GenèveLa communauté brésilienne aux urnes
Des milliers d’expatriés étaient appelés à aller voter dimanche pour l’élection présidentielle du Brésil, à Palexpo (GE) et à Zurich.
L’entrée de Palexpo s’est teintée de vert et de jaune dimanche. A l’occasion de l’élection présidentielle du Brésil, une partie des ressortissants de la communauté vivant en Suisse devaient se rendre dans la halle 3 du centre d’exposition pour aller voter. Outre Genève, le scrutin se tenait à Zurich. Quelque 23’000 Brésiliens vivent dans notre pays, selon les chiffres de la Confédération.
Au bout du lac, le bureau de vote était ouvert de 8h à 17h pour ce premier tour. Il était obligatoire de s’y rendre sous peine d’être taxé, comme l’expliquent Ricardo et Glysen: «Ce n’est pas beaucoup, quelques francs, rapportent-ils, mais si on ne paie pas, on a une dette envers l’Etat et on est embêtés pour les papiers, comme les passeports pour voyager.»
Bien organisé «à la Suisse»
Malgré une file à l’intérieur du bâtiment, l’attente n’a pas été longue, entre 15 et 30 minutes, selon les témoignages sur place: «C’est bien organisé, à la Suisse même», relate Josiane, qui vit à Genève depuis sept ans. Elle s’est prononcée en faveur du sortant Jair Bolsonaro: «C’est une personne comme lui dont a besoin le Brésil, dit-elle. Je viens des favelas de Bahia, Lula n’a jamais rien fait contre les voleurs, la drogue, les mauvaises routes. Il y a encore beaucoup à faire, Bolsonaro n’est pas parfait, mais cela s’est mieux passé avec lui.» A ses côtés, Rosileiderocha, habitante de Bernex, approuve: «Avec Lula, il y avait beaucoup de corruption, explique-t-elle. Bolsonaro, lui, a fait du bon travail.»
«Il y a deux extrêmes»
Non loin, un jeune homme, arrivé au bout du lac il y a une année, a voté pour Lula: «Je suis plutôt confiant, déclare-t-il. Avec le président actuel, ça ne marche pas, littéralement. Je souhaite retrouver le Brésil d’avant.» Quant à d’éventuelles manifestations à l’issue du vote, il estime que «cela peut arriver, mais pas comme au Capitole aux Etats-Unis» après la défaite de Donald Trump. Bruno, lui, analyse: «Il y a deux extrêmes, et je ne soutiens aucun des deux, indique-t-il. Beaucoup de Brésiliens n’ont pas le choix, il n’existe pas encore de troisième voie. Je ne suis pas pour Bolsonaro, mais je ne veux pas de Lula, car il a fait des magouilles et a été jugé.»