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Conseil communal de Lausanne: Des infirmières scolaires sont inquiètes

Conseil communal de Lausanne: Des infirmières scolaires sont inquiètes


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Conseil communal de Lausanne«Je vous raconte ça pour que vous soyez moins bêtes»

Le changement de sites de travail de 11 infirmières scolaires sur 25 a mis le feu aux poudres. Une infirmière décrit un quotidien avec son lot d’humiliations.

par

Abdoulaye Penda Ndiaye
Une crise secoue le milieu des infirmières scolaires de Lausanne.

Une crise secoue le milieu des infirmières scolaires de Lausanne.

Surcharge de travail, 11 infirmières sur 25 déplacées de leur établissement pour être affectées ailleurs, outil informatique pour «pointer» les heures de travail inadapté aux réalités du terrain, arrêt-maladie, mauvaise ambiance de travail… Les nombreux maux auxquels sont confrontées les infirmières en milieu scolaire ont occupé une bonne partie des débats du Conseil communal de Lausanne, mardi soir. 

«Une infirmière à plein temps suit en moyenne 900 élèves. C’est un maillon essentiel du système de santé scolaire. Des témoignages concordants mettent en évidence un climat d’inquiétude et de grande souffrance des infirmières en milieu scolaire. Nous sommes dans une situation de crise», a relevé l’élue socialiste Séverine Graff, auteure d’une des deux interpellations urgentes sur le sujet brûlant de la séance.

Oui à un audit

Une très large majorité du Législatif a voté pour que la Ville «limite les déplacements des infirmières au strict nécessaire en concertation avec les personnes concernées et les directions d’établissement», et fasse appel à un audit pour «mesurer l’impact des déplacements sur la santé et les prestations des infirmières». Un oui massif a également été accordé à la digitalisation des dossiers des jeunes patients, à la mise en place d’un cahier des charges des infirmières scolaires et d’outils pour que le pointage des heures permette d’enregistrer le travail effectué, ainsi qu’à la formation continue des infirmières.

S’adapter à l’évolution démographique

Responsable de l’Enfance et de la jeunesse, David Payot a expliqué les affectations par une adaptation à l’évolution démographique et un besoin d’assurer les prestations sur tous les sites et de corréler le taux d’activité avec la charge de travail. «Les motifs de ce changement et la volonté d’apporter une amélioration globale de l’organisation n’ont visiblement pas été perçus par une partie des infirmières et des professionnels de l’école. Nous aurions probablement dû être attentifs à ce point en amont, et annoncer directement les mesures prévues pour accompagner ce changement», a admis l’élu popiste.

«Vous êtes une équipe de m…»

Une infirmière scolaire lausannoise a contacté l’ensemble des membres de l’Exécutif lausannois ainsi que «20 minutes» pour dénoncer une ambiance plombée par les remarques humiliantes de la hiérarchie. «Des directeurs d’établissements et des enseignants ont saisi la Ville pour dénoncer des faits dont ils ont été témoins mais rien ne bouge», a regretté celle qui dit aller au travail «la boule au ventre». Selon elle, des propos insultants auraient été tenus par la hiérarchie, notamment lors de colloques: «Mon prédécesseur m’avait bien dit que vous étiez une équipe de m…», «Vous êtes vides et tournez en rond» ou encore «Je vous raconte ça pour que vous soyez moins bêtes».

Climat malsain

Interpellé par «20 minutes» à propos de ce climat malsain au sein du service de santé et prévention de Lausanne, David Payot évoque «une situation conflictuelle impliquant certaines professionnelles de l’Office de santé». Il a rappelé que la cellule de la Ville spécialisée dans la résolution des conflits a «entendu une série de personnes et proposé ses conseils ou sa médiation». Mais cette unité spécialisée n’a pas retenu de motifs pour une enquête disciplinaire. «La Ville souhaite mettre sur pied une enquête pour présenter un avis indépendant. Nous voulons maintenir et améliorer le fonctionnement du service», a soutenu David Payot.

Former les remplaçantes

Selon nos informations, quatre infirmières sur un total de 25 sont actuellement en congé maladie. Des absences qui ont conduit à des remplacements opérés grâce à un pool de dix auxiliaires conçu pour compenser les absences. «Cela augmente la surcharge de travail, car c’est à nous de former ces remplaçantes», dénonce l’infirmière. 



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