Comment un militant a documenté les morts de guerre en Russie en comptant les tombes et a été contraint de fuir en raison de menaces sinistres.
Le militantisme est un acte qui peut être dangereux, surtout si l’on dénonce des situations qui concernent un gouvernement ou un état en particulier. Cette réalité n’a pas échappé à Georgy Malets, un militant russe qui s’est lancé dans une mission de documentation pour découvrir le nombre de morts de guerre en Russie. La méthode qu’il a utilisée était simple, mais pas sans risques : il a compté les tombes dans les cimetières militaires.
À travers son travail, Georgy a découvert que le nombre officiel de morts en Russie était bien en dessous de la réalité. En plus des victimes de conflits internationaux, il y avait également des pertes survenues lors de diverses opérations menées dans les zones de conflit intérieures en Russie. Ainsi, en se concentrant sur les cimetières militaires les plus importants du pays, Georgy a commencé à recueillir des données sur les tombes.
Cependant, au fur et à mesure que Georgy continuait son travail, il s’est heurté à des menaces de plus en plus sinistres de la part de personnes non identifiées. De son domicile à Saint-Pétersbourg à son bureau, toute sa vie était surveillée et il a finalement été contraint de fuir en France en 2019.
Le travail de Georgy Malets a mis en lumière la nécessité d’un débat public sur la transparence des chiffres de la guerre en Russie, où l’opinion publique ne reçoit souvent que des informations biaisées et limitées. Sa contribution a été d’une grande importance d’un point de vue documentaire, mais également pour la prise de conscience des citoyens quant à l’impact de la guerre sur leur pays et sur la vie des personnes touchées.